[Dossier] Sous leur radar, au dessus de leur tête : R.A The Rugged Man

R.A The Rugged Man

Localisation : Long Island, New York

Label : Nature Sounds



Tous les artistes qui seront représentés dans cette série de dossiers sont évidemment basés sur mes gouts et ne feront pas l’unanimité. Néanmoins ils ont un minimum de talent et certains d'entre eux apparaissent dans certaines listes des meilleurs rappeurs.

J'aime plusieurs styles différents et bien au-delà du rap, et ce qui me frappe chez cet artiste c'est sa capacité à produire des phrasés complexes au micro. Moi qui adore décortiquer les rimes, ici je me régale.


Crustified Dibbs, Polémique et premiers projets

 

À ses débuts, il se faisait appeler RA au sein du de Crustified Dibbs formé avec Niles. Ils ont sorti un projet en 1994 : Night of Bloody Apes. À cette époque, il était signé chez Jive (A Tribe Called Quest, Kool Moe Doe, Souls Of Mischief, DJ Jazzy Jeff & The Fresh Prince, Too $hort, Spice 1...). Il a réussi un tour de force en faisant poser Notorious B.I.G sur son projet, seul featuring d'ailleurs. Hélas l'aventure avec cet immense label a vite pris fin, une rumeur alarmante sur son comportement s'est mise à circuler : harcèlement sexuel auprès d'une employée du label...

De plus le label lui reprochait son contenu gore, très sexiste, et autres. Par contre lui a pu se montrer dans la scène underground de New York, d'où il est originaire. Il est à noter que le projet que je viens de citer s'est enregistré en 1992 et 1994 et n'est jamais officiellement sorti.

Le grand monsieur continue d'aligner des flows peu orthodoxes et des jeux de mots sanglants qu'il en devient impossible de l'ignorer. En 1999, un autre projet non officiel voit le jour : American Low Life comprenant des apparitions de Timbo King, Havoc (Mobb Deep), Mr. Eon (High & Mighty), Sadat X, Akineyle, Craig G, Channel Live, Agallah, Prince Po...

On tient ici un artiste hors pair, a part, totalement déconnecté par moments à s'en demander s'il joue réellement un personnage, ou s'il parle réellement de lui. Son degré d'intelligence n'a d'égale que sa folie. Et tout ceci va parfaitement se rejoindre avec les connexions précédemment établies  sur son véritable premier album :  Die, Rugged Man, Die en 2004.



Die, Rugged Man, Die


Ce fan de films d'horreur prend un plaisir fou à mettre en scène et donner vie à tout un tas de choses et à d'obscurs fantasmes. Mais qui dit intelligent, dit captivant, enrichissant et intéressant. Le premier morceau de l'album qui est aussi l'un des singles se nomme simplement : Lessons. Le clip est réalisé par un cinéaste du film d'horreur : Frank Henenlotter. C'est vraiment un concentré du personnage je trouve, de la folie, de la dépression, de la technique... On y voit tout ce que l'on veut y voir.

Le son raconte comment il a galéré pour se faire accepter et signer dans l'industrie musicale pour qui il est. Il voulait prouver qu'il pouvait faire de la musique sur sa vie, en restant le même tout en faisant assez de thunes pour vivre sans se prostituer. Équilibrer la balance et proposer sa musique avec une reconnaissance due à son seul talent et ne pas calculer le mainstream. Le morceau parle aussi de l'impact qu'a eu cette période sur lui, sur sa vie et parle d'autres sujets le concernant.

Son premier couplet est tranchant, il explique que les gens (car il n'avait pas de succès commercial) ne s'intéressez pas à lui. Il était blanc et il n'y arrivera pas sans l'aide Dr. Dre ou Timbaland, mais alors que dire d'Eminem et de Bubba Sparxx ? Tous deux produits par les producteurs cités. Il ajoutera que ses idées et ses pensées ne seront pas comprises ni acceptés, et que dire de Shady alors ?

Fait intéressant car il utilisera cette formule dans le titre Make You Famous :
"You could jack the styles 
Of underground rappers and claim you've created it"



Que faut-il en conclure ? Beaucoup de rappeurs se moquent ou volent des styles et idées de rappeurs underground sans que les gens ne s'en rendent compte parce qu'ils ne connaissent pas les artistes underground ou parce qu'ils n'écoutent que ce qu'ils jouent à la radio. On ne sait pas réellement s'il vise Eminem dans ses différents morceaux mais il n'est clair qu'il ne rappe pas dans le vent. Il préfère garder toute sa créativité et rester pauvre que le contraire. En réalité beaucoup de rappeurs ont ce  côté psycho / hardcore / horrocore / sexiste... Eminem est juste celui qui combine le mieux le tout et qui a été assez bon et chanceux pour signer chez Aftermath.

En parlant de label, il dira que des labels tels que Def Jam, No Limit, Tommy Boy, Mercury... et d'autres ont voulu le signer. Malgré toutes les difficultés qu'il a connues (devenu un sans abri après son deal avec Jive ?), il a refusé les deals pour garder son intégrité. Il va même se faire accoster par les Neptunes mais cela ne se fera pas. Il va citer plein d'artistes qu'il apprécie et qui ne sont pas assez reconnus. Il dit qu'il fait ce que chaque artiste est supposé faire, c'est-à-dire conserver sa créativité et ne pas œuvrer à l'encontre de ses principes pour de l'argent ou de la reconnaissance. Ce mec a des burnes.



Tout ceci a un coût, il dira qu'il est fou et que son psychique est atteint, il a pensé à se suicider mais il avait mieux à livrer encore. Quand il était à la rue en 1996 après avoir quitté Jive et avoir littéralement chié sur les labels et différents agents, il a rencontré Havoc (Mobb Deep). Il lui a proposé un beat, ils ont kické un son, il se trouve sur sa compilation : Legendary Classics : Volume 1 en 2009 et il se nomme "Who’s Dat Guy". Tant qu'on y est, parlons d'Alchemist qui a "volé" le son "Stanley Kubrick" à R.A pour en faire "King" de Royce Da 5'9 avant de le refiler à GTA III.

En gros, Al' a entendu le son et a dit au R.A que le son l'a inspiré... En gros il a récupéré le son, au final aucun beef car ils s'apprécient tous les deux. Il conclura le morceau en disant qu'il ne veut pas avoir des fans qui ne connaissent pas Kool G Rap. Ce qui veut tout dire.

Dans une interview, il revient sur son passage chez Jive Records, il en parle beaucoup dans le morceau "A Star Is Born".
"J'étais hardcore quand j'avais 15 ans… Même quand j'étais adolescent, je faisais déjà ces sons… Jive savait quel artiste ils signaient. C'est comme cela que ça fonctionne. Si les entreprises voient un tas d'autres personnes intéressées, elles pensent : "Oh, nous en ferons tellement d'argent. La controverse fonctionnera pour nous." Mais ensuite, quand ils avaient le putain de jeune démon robuste dans le bureau, c'était: "Oh, nous avons peur de lui. C'est un gars effrayant, on ne peut pas aller dans les ascenseurs avec lui." Et, vous savez, j'étais jeune, fou et j'avais des problèmes psychiques à l'époque. Ils avaient donc peur de moi."

Cet album est vraiment intéressant avec notamment Chains qui met en avant Masta Killa et Killah Priest sur une excellente prod d'Ayatollah. Black and White avec Timbo King est aussi notable, l'idée est que dans le rap, les noirs dominent et ont porté cette culture. Que dit un blanc ultra talentueux quand il est complimenté par la communauté dominante ? Il se considère comme le meilleur et comme le premier rappeur blanc choquant. Brawl produit par J-Zone est déjà présent sur la compilation "Eastern Conference All-Star 3" du label Eastern Conference. Ici c'est de l’égo-trip mais très bien mené. How Long aussi est un bon morceau où il n'a aucun mal à être dégueulasse et parle de ses délires. 



Outre la qualité de l'album, nous apprenons qu'il a la cote avec la femme et qu'ils les aiment toutes notamment les femmes fortes. Il n'a aucune limite, aucune gêne et assume tout et malgré sa folie, il en trouve toujours une plus folle... qui finira par dire qu'il est le plus fou. Ses histoires sont assez hilarantes. Il a raconté qu'il avait une femme qu'il utilise comme marchandise en la proposant à un beatmaker pour avoir un beat, à un commercial pour placer des produits... Il a écrit beaucoup de titres sur le sexe, son sex-appeal et la cote qu'il a avec les femmes. Il le dit souvent, il n'est pas beau, gros et pourtant il les rend toutes amoureuses de lui. Sa folie et son appétit pour le sexe ne semblent avoir aucune limite. C'est à la fois hilarant et répugnant par moments, mais on parle d'un personnage différent du reste à la base non ? Continuons.

Jedi Mind Tricks - Uncommon Valor : A Vietnam Story feat R.A The Rugged Man


On va toucher ici un moment important de sa carrière et du rap tout court. Le morceau est sorti en 2006 sur l'album Servants in Heaven, Kings in Hell de Jedi Mind Tricks formé alors par Vinnie Paz & Stoupe. Avons d'explorer ce morceau qui a très longuement fait parler de lui, j'aimerais questionner l'une des stars du morceau :

"Mon couplet raconte la véritable histoire de mon père, le sergent d'état-major. John A. Thorburn, un héros de guerre très décoré, il a abattu des lignes ennemies au Vietnam, il a survécu mais est rentré à la maison affectée par l'agent Orange, faisant naître deux de ses enfants gravement handicapés. Lorsque j'ai écrit cette chanson en 2006, seul mon frère Maxx était décédé, mais depuis lors, ma sœur Dee Dee est également décédée en 2007. The Source m'a donné la certification "Quotable Of The Month" (meilleur couplet du mois) pour ce son. Après toutes ces années où j'ai craché des vers incroyables, je me demandais quand ils allaient me donner ma putain de récomense. Mais ils ont finalement réussi avec ce morceau." - R.A The Rugged Man



Le titre vient du film "Retour vers l'enfer" (Uncommon Valor). Que dit la critique ?
"L'étonnante ode de Jedi Mind Tricks à l'un des épisodes les plus horribles de l'histoire américaine et vietnamienne, la guerre du Vietnam des années 50 et 60, bénéficie de l'authenticité ardente de R.A. son couplet, basé sur l'histoire vraie de son père, John A. Thorburn. R.A. prend le micro, nous vivons un assaut auditif torride sans précédent dans le hip-hop."

"Le producteur de la chanson, Stoupe the Enemy of Mankind fournit un rythme sombre et minimaliste pour la piste, avec batterie, basse et un échantillon vocal féminin léger. Vinnie Paz fournit le verset d'ouverture, un récit à la première personne racontant l'histoire d'un jeune soldat américain effrayé et confus stationné à Gia Dinh-Saigon, qui, après avoir vu le carnage de la bataille et la corruption de l'armée, commence à remettre en question la véritable motivation derrière la guerre du Vietnam. 

R.A. raconte l'expérience de guerre de son père. Le père de R.A.est le héros de guerre hautement décoré, le sergent-chef. John A. Thorburn, qui a failli être tué dans un accident près du Cambodge après que le pilote de son hélicoptère a été abattu. Le père de R.A atteint un moment de clarté alors qu'il est à l'hôpital, mais, après avoir été renvoyé chez lui, il découvre qu'il a été exposé à l'agent Orange, ce qui laisse finalement deux de ses enfants gravement handicapés mentaux et physiques"

"Le facteur clé du succès de la chanson a été le couplet de près de deux minutes de R.A. The Rugged Man. Les critiques d'album ont fait référence au couplet comme le point culminant de la chanson. Une critique d'AllHipHop.com a appelé la chanson, "le morceau le plus perspicace que JMT ait fait depuis des années". La revue poursuit en déclarant que "ce morceau restera le plus dans la mémoire du flux robotique de RA racontant l'histoire de la guerre de son propre père tout en assassinant le rythme."  L'écrivain de HipHopDX.com Joshua Naber, déclare que c'est "peut-être mon vers préféré de l'année", l'appelant un" conte épique de guerre ". Le numéro d'octobre 2006 du magazine The Source présentait le couplet comme son "Hip-Hop Quotable" du mois, et inscrivait "Uncommon Valor" sur sa liste "Fat Tape"."



"Alors que la performance de R.A. a recueilli une attention considérable et acclamé, ce n'était pas le seul facteur dans la popularité de la chanson. Un critique en ligne de HipHopLinguistics.com fait l'éloge de la performance de Vinnie Paz, déclarant qu'il "fait un excellent travail en personnalisant les effets de la guerre." Steve "Flash" Juon, écrivain de RapReviews.com, a décrit la chanson comme "effrayante et qui a ébouriffe" le hip-hop". Juon loue également le travail de production en déclarant : "Stoupe fait monter la mise en se faufilant dans des effets sonores subtils qui vous font sentir comme si vous étiez là dans la jungle." Michael Diston, le critique de MVRemix.com, a qualifié la chanson de "moment magnifique", tout en commentant le concept de la chanson et la production appropriée, expliquant," le rythme obsédant rend justice au sujet - un concept fantastique et l'un des meilleurs moments de JMT."

Dois-je réellement rajouter quelque chose ? Je pense que oui sinon je ne ferai que rapporter des faits. Il faut donc rappeler une chose très importante, à l'époque de cette guerre qui a duré 20 ans (1955 - 1975). Richard Nixon qui fut président des E.U de 1969 à 1974, à démissionné. Ce qui en fait le seul président américain a avoir démissionné. Néanmoins il n'a pas démissionné par rapport à cette guerre. Ensuite s'ouvre le morceau et Paz commence à rapper.

Son couplet doit être pris du point de vue d'un gars innocent engagé dans la guerre du Vietnam. Dans la première perspective de la guerre, il ne sait pas pourquoi il est au Vietnam pour mener cette guerre. C'était une question courante que de nombreux Américains se posaient pendant la guerre du Vietnam. Cette guerre n'avait pas de sens et a fait entre 1 et 3 millions de morts. Beaucoup d'innocents, d'enfants, de femmes et des personnes étrangères à tout cela y ont perdues la vie. Mais les politicards s'en moquent, ils veulent poser une empreinte de leur propre pays sur un sol étranger.



La base de cette guerre était de combattre le communiste, le bloc est-ouest, stopper l'expansion des pays venant de l'Orient : Chine, U.R.S.S... Et bien qu'indirectement beaucoup de pays aient soutenus les Vietnamiens, aucun n'a directement attaqué les E.U. Mais qu'elle ne fut pas leur surprise quand ils se sont pris dans cette jungle infernale, dans cet enfer vietnamien et cambodgien. Les vietcong (bras armé de la résistance) ont opposé une résistance inattendue à la plus puissante armée du monde. Compliqués de distinguer le vrai du faux car ils étaient déguisés en villageois, fermier, les femmes protégeaient aussi leur pays... Hélas beaucoup de civils ont payé le prix fort de cette horrible guerre. D'autant plus que le Laos, le Cambodge et le Vietnam se sont fait massivement bombardés, bien plus que ce qu'il s'est passé durant la Seconde Guerre mondiale.

La résistance asiatique était beaucoup trop intelligente et a tendu maintes et maintes pièges, embuscades et autres à leurs ennemis. La jungle a vu les corps s'entasser sans pouvoir les distinguer. En temps de guerre, il est courant que les bellicistes associent la volonté de combattre et de tuer au sens du patriotisme d’une personne. Cela crée un faux sens du devoir qui justifie une personne faisant des choses violentes.



Le fameux couplet de R.A The Rugged Man


R.A. joue le rôle de son père dans ce verset, un soldat prêt à se battre au Vietnam. Son personnage embrasse activement ses compétences de combat et l'utilise volontiers pour tuer les vietcongs. Cette ligne, en plus des lignes suivantes dans ce verset, indique que le sergent d'état-major Thornburn est un soldat extraordinaire, en particulier ce que certains spécialistes de la guerre appellent un soldat naturel.

Dave Grossman, auteur du livre "On Killing", note que :
"L’étude de Swank et Marchand sur la Seconde Guerre mondiale a noté l’existence de 2% de soldats de combat qui sont prédisposés à être des "psychopathes agressifs" et qui, apparemment, ne subissent pas la résistance normale au meurtre et les pertes psychiatriques qui en résultent associées à de longues périodes de combat".

Il ne veut pas tuer des gens en tant que tels, mais il n'aura aucune objection si cela se produit dans un cadre moral qui lui donne une justification - comme la guerre - et si c'est le prix de l'admission au type d'environnement dont il a besoin. Les traits de personnalité exclusives démontrés par Thornburn dans les dernières lignes de ce verset valident davantage son caractère et son histoire extraordinaire.

Souvent, afin d'acquérir de la viande ou l'ivoire de leurs défenses, les soldats tuaient les éléphants du village sans autorisation lors de raids dans les villages pour rechercher les vietcongs. Au cours du conflit, il y a eu de nombreux cas où des soldats américains abusaient de leur pouvoir en violant des femmes vietnamiennes. Tout ceci est courant durant une guerre.

Bien qu'elle soit généralement connue sous le nom de guerre du Vietnam, elle est plus précisément identifiée comme un conflit militaire. Ce n'était pas une guerre traditionnelle au sens où des armées se battaient contre d'autres armées. Le Vietnam était en grande partie une guérilla dans les jungles, ce qui le rend différent des guerres que leurs ancêtres ont menées. Faut dire aussi dans ce contexte que la drogue et l'opium étaient tellement faciles à se procurer que les soldats en abusaient pour tuer le stress.
Au Vietnam, les soldats pouvaient jouer, se saouler, se droguer et tout ce qu’ils voulaient, c’était le rêve de tout homme et le sergent Thorburn trouve ça drôle.



Robert Heinlein, un écrivain américain, a écrit une fois que l'accomplissement dans la vie impliquait "d'aimer une bonne femme et de tuer un mauvais homme".

Le lieutenant leur a dit de tuer, alors ils l'ont fait. Ces actes sont souvent glorifiés et l’autre côté de l’histoire ignorée. Il reconnaît le massacre et les crimes de guerre commis et qu'en général l'armée américaine n'était pas du tout des héros au Vietnam, mais en fait des criminels et des assassins. Comme le prouvent tant de photos que des journalistes de guerre ont montrées, le Vietnam a subi de nombreuses atrocités violentes. Ces raps équivalant à la même férocité, dérivée de son style de vie et de l'influence de la vie de son père sur R.A. The Rugged Man.

Il est comme un sorcier avec ce pistolet, il a une mission secrète (opérations spéciales / opérations noires) - il est sur le point de commencer la mission qui lui a été assignée. Thorburn se délecte de son habileté avec les armes à feu, mais ne pense pas trop à la violence qui s'ensuit. L'intervention directe des États-Unis au Vietnam a duré 8 ans de 1965 à 1973. La maintenir à coûte entre 350 et 950 milliards de dollars, ce qui comprend les avantages et les intérêts des anciens combattants.Une fois que le financement de leur implication a été assuré, les soldats ont été envoyés en territoire ennemi où ils courraient un grave danger d'être dans un environnement inconnu et plein de surprise.



Mais Thorburn est dans le déni. Au cours de cette tirade, il est englouti dans la propagande américaine, car c'est l'option la plus simple pour lui de mobiliser le courage face au danger oppressif du Vietnam. Thorburn était calme jusqu'à ce qu'il constate que le pilote de l'hélicoptère dans lequel il se trouve a été abattu. Alors qu'ils tournent, le rotor de queue se casse et l'hélicoptère s'écrase. Les vietcongs ont utilisé le Cambodge, un voisin du Vietnam, comme voie d'approvisionnement vers le Sud-Vietnam. Il existe de nombreux rapports selon lesquels les forces américaines poursuivraient le vietcong au Cambodge, bien que le gouvernement américain n'ait reconnu aucune implication dans ce pays.

À ce stade de l'histoire, le soldat a été abattu, ainsi que son capitaine et son meilleur ami. Des images vraiment horribles vous viennent à l'esprit, grâce à l'utilisation d'images de R.A. Il a vécu une expérience de mort imminente, mais les infirmières l'ont sauvé. Mais tout de même, ils n'ont pas pu le sauver de l'agent Orange, un herbicide hautement toxique qui peut tuer tout ce qui vit - arbres, bétail, bébés. Les États-Unis l'ont utilisé abondamment au Vietnam, laissant beaucoup de gens déformés et morts. Les produits chimiques du Vietnam ont affecté ses enfants une fois qu'ils sont nés, et deux des frères et sœurs de R.A. ont été déformés. Sa sœur Dee-Dee est née avec un retard mental, tout comme son frère Maxx, qui était également aveugle. Maxx est finalement décédé à l'âge de 10 ans, tandis que sa sœur était encore en vie lorsque cette chanson a été publiée. Cependant, Dee-Dee est décédée en 2007 d'une crise cardiaque, à l'âge de 26 ans.



À travers toutes les galères qu'il a traversées, il essaie de penser positif. Thorburn a l'état d'esprit que Dieu lui a pris pour lui rendre quelque chose. "God Take, God Give" est le titre d'un documentaire (toujours en production) sur la vie du père de R.A. Cela illustre également la notion que Dieu peut enlever chaotique tout ce que vous avez, ou le contraire sans raison.

"Nue, je suis venue du ventre de ma mère, et nue je quitterai cette vie. L'Éternel donne et l'Éternel enlève." Dernière citation d'un fan :
"Je pense que ce qui précède est tout à fait vrai, mais il y a aussi un autre facteur à considérer. RA indique clairement tout au long de son verset que Thorburn a apprécié son séjour au Vietnam, c'était le meilleur moment de sa vie, n'est-ce pas? C'est peut-être le «donner», et ses enfants handicapés sont le «prendre». Peut-être que RA optait pour un thème du Karma ici. Juste une pensée."

Talib Kweli placera ce couplet 14ème dans ses 25 préférés. Mon avis ? L'un des meilleurs couplets de rap c'est clair ! Bordel le taf qu'il fournit ici est juste fantastique, le mec sort un truc démoniaque.


 

Legends Never Die


Deuxième album, plus de budget, plus d'ambition, plus de morceaux, plus de qualité... plus de tout en fait. Déjà si on liste les contributeurs sur ce projet, ils sont nombreux et significatifs : Buckwild, Apathy, Ruste Juxx, Mr. Green, Talib Kweli, Krizz Kaliko, Tech N9ne, C-Lance, Brother Ali, Masta Ace, Marco Polo, Eamon, Shuko, Block McCloud, Hospin, Sadat X, Vinnie Paz, Ayatollah... Ça envoi quand même. Interrogeons un petit peu le web avant de décortiquer :

Legends Never Die a rencontré des critiques élogieuses, chez Metacritic, l'album a reçu une note moyenne de 84 sur 100, ce qui indique une "reconnaissance universelle", sur la base de 4 critiques. Khari Nixon de The Source a donné à l'album une critique positive, en disant : "Il y a quelque chose à dire sur un individu qui connaît sa troisième décennie en tant que membre de cette industrie féroce, et qui peut toujours faire de la musique pertinente rivalisant avec les albums actuels. Appuyez simplement sur play sur la piste 3, le condensé lyrique bien géré mieux connu sous le nom de "Definition Of A Rap Flow", et osez imaginer un verset aujourd'hui qui peut rivaliser avec celui-ci.

Grant Jones de RapReviews a donné à l'album un huit sur dix, en disant que "Legends Never Die" est nettement plus intense sur le plan lyrique, avec RA adoptant son style multi-syllabes qui montrent les influences de Big Pun. "Definition of a Rap Flow" est l'exemple parfait de la perfection de RA dans son art. La seule personne qui puisse lui correspondre pour un flow essoufflé est Esoteric (Czarface, Army Of The Pharaohs, 7L & Esoteric), ou Pun lui-même. Cette agression verbale implacable fait suite à "Media Midgets" qui perpétue la haine de RA envers l'industrie, les critiques et tout le reste. C'est un thème qui a naturellement traversé "Die Rugged Man, Die" car il s'agissait de ses débuts avec dix ans de retard, mais s'étant maintenant établi avec un travail régulier n'atténuant pas son acte pour la radio, le message anti-industrie semble redondant."


L'album est numéro un au Billboard Heatseekers des États-Unis, au numéro 17 sur au Billboard Top R&B / Hip-Hop et au numéro 131 sur le Billboard 200, avec des ventes de 4000 exemplaires aux États-Unis la première semaine. Il serait bien trop long de s'attarder sur tous les morceaux de l'album, je vais en proposer quelques lignes pour certains.

Media midgets : Cette organisation toute-puissante (Illuminati ou autres) contrôle les médias et cherche à laver le cerveau des masses. Ils élèveront les artistes à des niveaux élevés de renommée et de richesse, mais ils garderont le contrôle de vous et des masses. Le public est crédule et utilisé comme marionnette par les médias qui le contrôlent comme un joueur peut contrôler les pièces sur un échiquier. Les médias posent toujours des questions à la télévision et à la radio en affirmant que ce sont des experts qui savent de quoi ils parlés alors qu’ils ne sont en réalité que des acteurs payés pour diffuser de fausses informations dont le gouvernement et les médias peuvent tirer profit.

La plupart des publicités essaient de captiver instantanément l'attention d'un spectateur et de vous convaincre que leur produit est essentiel à votre quotidien. C'est une méthode utilisée par l'industrie de la musique, vous n'entendrez que rarement quelque chose d'éducatif ou de provocateur à la radio.



People's Champ : La seule raison pour laquelle R.A fait de la musique est de fournir une musique de qualité pour les fans. Il vit quelque chose de plus grand que lui. Il "vit" et "gagne" pour les gens, montrant qu'il est possible de réaliser quelque chose de grand si vous essayez réellement. Pour faire court, il se considère comme un modèle.

L'album se veut très engagé, avec beaucoup de sujets différents démontrant tous ses talents et malgré tous les feats, il ne se laisse pas impressionner. Morceaux notables de l'album : Learn Truth (feat. Talib Kweli), The Dangerous Three (feat. Brother Ali & Masta Ace), Luv to Fuk (feat. Eamon), Make You Famous (feat. Block McCloud)...


All My Heroes Are Dead, dernier album en date


Il a sorti un tas de projets regroupant ses feats, un best of et autres. Certains de ces morceaux seront présents dans la compilation disponible en fin d'article. Avance rapide de 7 ans pour s’arrêter en 2020 et parler de ce nouvel album. Le projet fut annoncé et attendu par les fans de rap. Le premier truc qui nous impressionne c'est le nombre de morceaux et de feats ! 22 morceaux, si on exclut les skits / interlude, la moitié des sons environ proposent un invité de renom minimum.

Le nombre d'invités s'explique en partie par le fait qu'il voulait rendre hommage à ses propres héros et à ces héros-là. Le titre est clair, le mec a grandi dans les années 80, il fait partie des rappeurs qui ont fait l'histoire du hip hop (underground surtout, avouons-nous-le). Pour lui, de nos jours, les rappeurs ne sont pas des meneurs, pas des stars, au mieux des influenceurs, la majorité véhicule de mauvaises idées, sont mauvais (à tous les sens du terme) et n'ont rien de héros. Alors il a voulu faire poser les gens qui lui a admiré, qui lui ont apporté et qu'ils considèrent comme héros.

Et bien sûr il a fait appel à des légendes encore vivantes (fait important) tel que : Kool G Rap, Wu Tang, Chuck D (Public Enemy), Onyx, Ice-T, DJ Jazzy Jeff... Et d'autres légendes qui le seront moins pour d'autres mais plus pour lui et les fans de hip hop tel que : Slug (Atmosphere), Vinnie Paz (Jedi Mind Tricks, Army Of The Pharaohs), Vinnie Paz, M.O.P, Chino XL, Immortal Technique... Rien d'étonnant car il a toujours été boom bap dans l'absolu en tant que rappeur. Et ici toujours pas de beat trap, de morceaux pour les clubs, de voix trafiqué et autres trucs superflus pour passer en radio.



Une collaboration importante se trouve dans le morceau "Dragon Fire" qui met en scène Masta Killa, Kool G Rap, XX3EME & Ghostface Killah. Et malgré tout ce beau monde, le son n'est pas mémorable. On se croierait vraiment dans les années 90 avec un sample du film de kung-fu The Mystery of Chessboxing. Samplé par le Wu auparavant. La production assurée par Shroom, un producteur d'Amsterdam donne clairement la donne, c'est le son de l'âge d'or du Wu.

Toujours compliqué de faire de l'âge d'or dans une époque détériorée. Les rappeurs eux assurent comme il faut, GFK qui ouvre se met de suite en lumière, son flow fluide et sans détail déchire l'instru, il pose un couplet exemplaire. La suite va devoir suivre. Masta Killa garde la forme, le flow est plus articulé et espacé mais toujours écrit avec une main de maitre.
Le refrain se fait entendre ainsi : Wu-Tang ! Wu-Tang ! Wu-Tang ! Wu-Tang !

On ajoute quelques phrases et un peu de beatboxing de Carnage The Executioner et on ficelle le tout. Après ce carnage des stars de la grosse pomme, c'est autour de la star de l'album de s'illustrer. Fidèle à lui-même, il ne faiblit pas et propose un flow qui se mélange très bien et diffère du reste. Kool G Rap clôturera le tout avec un flow qui l'a usé durant toute sa carrière, comment s'en lasser ?

Sur la fin du couplet il montrera une certaine variation qui vient directement rappeler ce que fait R.A. Parlons d'influences et de légendes pour ce monsieur, en voilà une belle. Enfin à noter que le chanteur de reggae qui fait le pont s'est retrouvé un peu au hasard sur ce morceau. Il vient de Kingston (Jamaïque) et n'est que très peu connu, par chance il était en studio ce jour-là et on a dit au Rugged Man que ce mec était bon. Il a entendu poser et lui a dit de participer et Xx3eme s'est retrouvé ici.



Le son qui m'a interpellé à la première écoute fut Angellic Boy. Le son propose 3 couplets, les deux premiers, l’artiste se met dans la peau d'un tueur, une personne qui a tiré dans une foule. Le dernier couplet est écrit du point de vue de ce même tireur, Johnny mais cette fois après sa mort. Johnny à 15 ans, souffre de troubles psychiques, mentalement atteint, rejeté, aucune estime de lui, violent... Classique oserais-je dire, ce qu'il veut ? Qu'on se souvienne de lui ! Comment ? En commettant une tuerie de masse. Il raconte ensuite toute l'horreur qu'il fait subir à des innocents et comment il termine tué par la police. Il veut pointer dans ce morceau toute la folie du monde politique et des médias qui vont faire de ce tueur, une célébrité. 

Les noirs sont des criminels, les musulmans des terroristes mais lui comme il est blanc, ils peuvent le soigner. Voilà ce qu'on traduit dans le dernier couplet. Ils critiquent Facebook, les gens armés, les jeux vidéos, les maladies, les parents... Tout le monde sauf Johnny !

La fin est merveilleuse :
J'ai ce que je voulais, l'attention, gloire, je suis à la télé
Personne ne se souci du nom des victimes ou de leur famille
Je suis la super star, le booster d'audience, je suis favorable aux médias
Et toute la glorification aide à créer le prochain moi

Mais en vrai, c'est quand que nous remettons en cause le droit du port d'arme et la politique américaine ? Jamais. Négatif, sombre, pessimiste... Certes c'est ciblé mais c'est la réalité. Et ce rappeur est parfait pour ce genre de morceau, preuve encore. Nul doute qu'il refera parler de lui dans le futur.




Notons aussi toujours dans la critique de la société, le très bon : Living Through A Screen (Everything Is A Lie) (Ft. The Kickdrums). Le morceau peut se résumer ainsi de la sorte : alors que la surpopulation de la terre et de la société capitaliste rend inévitable le sacrifice humain et environnemental. Ce changement de point de vue d'une perspective morale plus classique, où le bien et le mal sont plus ou moins clairement définis, vers un monde plus trouble et plus compliqué, où chaque choix que nous faisons est susceptible d'avoir des ramifications involontaires. Cela devient encore plus pertinent avec l'apparition des problèmes de coronavirus, comme si certaines entreprises devaient être fermées pour sauver des vies et laisser les services de santé se détériorer favorisant la propagation du virus uniquement pour créer la faillite, le chômage et la pauvreté.

Pour le rendre encore plus difficile, il existe de nombreux autres effets possibles tels que la réduction des émissions de carbone et des dommages environnementaux et l'augmentation des problèmes de santé mentale et des risques de violence domestique. La réalité effrayante est que notre situation poursuivra probablement sa tendance à moins baisse que la population mondiale soit réduite. Soit frappée par des maladies plus meurtrières ou d'autres catastrophes tandis que le monde naturel continue de diminuer en raison de notre suroccupation de cette planète.

En vrai, beaucoup de morceaux traitent de ces thèmes, malgré la qualité, je propose de s'intéresser à ce qui aurait pu être un morceau historique. En réunissant un casting totalement inédit sur The Slayers Club, il a mis la barre haute. Il a surnommé le son "Ultimate Posse Cut" et en effet, il y a de quoi avec Ice-T, Brand Nubian, Chris Rivers, Chino XL, Onyx, Vinnie Paz & M.O.P.
 
Tout ce beau monde est bien et bien dans ce morceau. M.O.P se charge du refrain. Vinnie Paz, Chris Rivers et Chino XL sont les premiers à poser. La bataille fait rage, chacun avec leur style vient mettre à terre le micro. Chino XL joue sur le débit tandis que Chris Rivers sur les sonorités des mots, Paz est plus classique et base ses forces sur son texte.



A noter, que 3 producteurs sont sur ce morceau : C-Lance, Cenk Coker, The Kickdrums et cela se sent car l'instru est dur à capter, elle ne fait que changer et se renouveler. Hélas à aucun moment elle s'emballe et propose quelque chose d'intéressant. On est loin du grand cypher tant attendu. D'autant plus que dans la seconde partie, le niveau descend nettement. Onyx, R.A. The Rugged Man & Onyx se partagent 3 mini couplets, 6 rappeurs au total donc. Rien de brouillon mais rien de notable pour autant. Enfin la dernière partie est encore moins intéressante avec Ice-T & M.O.P même si ces derniers finissent bien. Donc ce fameux club des tueurs n'a pas tué grand-chose en réalité, néanmoins si un remix avec un vrai beat digne de ce nom fait surface, nul doute qu'on aura la qualité attendue.

Il a changé aussi sur sa façon de vivre et d’être, il a une femme (rencontré en Allemagne durant une tournée européenne) il a eu deux filles maintenant. Dans le morceau "Life Of The Party" il le dit bien qu'il est devenu positif, arrêter ces "conneries", qu'il vit la vie autrement... Mais qu'il peut dégainer à tout moment. Le morceau le plus touchant et le plus émotionnel est surement "The After Life" où il est totalement positif, il parle du paradis, de l'après vie, de ses proches...

On sent une évolution tant sur le plan artistique qu'humain. Dans la même idée, le son pour sa fille "First Born" pour sa première fille et malgré les hauts et les bas avec la maman, il donnera sa vie pour sa fille. On voit le rappeur sous un jour encore inédit, totalement à nu, le discours d'un papa à sa fille, magnifique. Il donne à montrer son talent de conteur d'histoires Wondering (How To Believe). Encore une fois le choix des instrus a évolué car il est moins dans ce côté rugueux, sombre et hardcore. C'est beaucoup plus doux.



Dans le morceau Malice Of Mammon il dénonce les crimes au nom de l'argent. Son protégé A-F-R-O fait une apparition sur Gotta Be Dope en compagnie de Dj Jazzy Jeff, ici on ne parle que de fast flow, technique et maitrisé. Ce jeune protégé de 23 ans prouve encore qu'il peut vraiment exploser à l'avenir, attendons son album. Au final l'album est bon mais c'est le moins bon de ses albums officiels, malgré qu'il soit adulé tant par sa longévité, par le fait de proposer un rap plus traditionnel en opposition à la tendance. Je suis assez déçu de l'album, il est trop long comme souligné plus haut. Beaucoup de morceaux et de feats inutiles et qui n'apportent rien.

En vrai, il aurait presque du faire une mixtape avec certains morceaux, les plus hardcores et les moins représentatives. Il aurait ensuite gardé les singles, les sons qui sortent du lot et les morceaux plus profonds pour faire un album plus court mais concentré. Ici on sent un artiste qui a extrêmement de mal à se détacher du passé, qui n'aime rien de ce qui se fait actuellement (aucun artiste de cette ère n'apparaît en feat). Il veut proposer du son des années 90, jusque-là ok mais il ne prend pas en compte d'autres paramètres.

Au final, bien qu'il se renouvelle, qu'il apporte de la fraicheur à ceux qui le connaissent et le suivent, je doute que son album plaise aux nouveaux. À mon sens, il y avait bien mieux à faire, je ne critique pas son travail, tout le mérite et pour lui, j'ai des gouts assez pointus mais on atteint pas le niveau de son dernier album par exemple. Il manque clairement une occasion de marquer le coup, je ne vois pour ma part pas beaucoup d'évolution au niveau technique, normal d'un côté vu le niveau déjà observé. J'attendais clairement cet album pour finaliser ce dossier et maintenant je peux donc le faire. Néanmoins, mes paroles ne sont pas faites d'or et rien ne vous empêche d'aller vous-même l'écouter.



Mon avis ?


Un artiste avec qui j'ai jamais eu un réel coup de cœur, j'ai du mal avec le personnage, je ne le trouve pas charismatique et il ne me touche pas directement. C'est clairement son talent qui m'a poussé à m'intéresser à lui. Je suis vrai en disant cela, contrairement à mes autres dossiers du même type que j'ai sélectionnés par rapport à leur talent évident, lui je n'ai pas ce coté "coup de cœur". Ce qui fait que malgré son immense talent, son parcours de vie chaotique et de voir comment il a surmonté tout ceci, c'est plus que respectable. C'est surtout là où j'appuie. Maintenant je pense que n'importe quel auditeur de rap fera clairement la distinction entre lui et la majorité des rappeurs. Au niveau du talent, on peut rien dire, en rap pur il est intouchable.

Je pense aussi que c'est son style qui ne m'aide pas, à l'heure ou pas mal de rappeurs tentent de poser des refrains ou de chanter un peu, ce n'est pas son cas. Il s'enferme dans quelque chose destiné à ses fans et le dit lui-même. 




Pourquoi vous risquez de ne pas aimer ?

Pour les raisons évoqués plus hauts. Plus concrètement, pour son côté très hardcore et très ciblé. Mais il en est conscient, il ne vise pas du tout la masse contrairement à Johnny. Il vise vraiment les fans de rap, ceux qui vont se reconnaitre dans son son. Il ne fait pas la part belle à l'amour mais plutôt au sexe sans préliminaire, pas à la compassion mais plutôt à la débrouille, blasphème et crache sur tout ce qui ne lui plaît pas... Il a une personnalité et c'est très bien ainsi, il n'a peur de rien. Il y a de quoi en dégouter et de quoi en réjouir, en tout cas personne se peut rester indifférent en le connaissant.

Alors concrètement, si vous vous passez de ma compilation et cela serait bien dommage. Je vous recommande d'écouter en priorité son second album Legend Never Die, je reviens pas dessus puisque j'en ai longuement parlé. Ensuite il faut s'écouter le premier album "Die, Rugged Man, Die". Enfin si vous en voulez encore plus, écouter son best of "Legendary Classic Volume 1" et son dernier album "All My Heroes Are Dead". Il n'a pas de crew, pas d'équipe purement idenditifées, pas de projets en collaboration... Donc faut se concentrer sur cela et il y a déjà de quoi gratter.

Discographie :
R.A The Rugged Man - Die, Rugged Man, Die (2004)
R.A The Rugged Man - Legendary Classics VOlume 1 (2009) [Mixtape]
R.A The Rugged Man - Legends Never Die (2013)
R.A The Rugged Man - All My Heroes Are Dead (2020)

Liens :

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

[Chronique son] Eminem - 'Till I Collapse feat Nate Dogg

[Chronique Son] Shurik'n - La Lettre

Nouveau site : hiphopsansfrontieres.com