[Honorable Mention] Nef The Pharaoh - Mushroom & Coloring Books [USA]

Nouvelle rubrique que je nomme "Honorable Mention" qui vise à mettre un album (généralement) en avant. Contrairement à une chronique ou je rentre plus dans les détails et j'argumente plus profondément, ici je resterai en surface. Petit topo sur le projet et l'artiste et un peu de sons. C'est souvent des projets que j'ai trouvé bon mais pas extra, pas assez puissant pour me scotcher mais qui mérite un peu d'attention. L'avantage est que c'est plus rapide à présenter, plus court et je pourrai être plus régulier sur cette rubrique. N'hésitez pas à me laisser vos avis / suggestions... Merci.

Localisation : Vallejo, Californie

 

Année : 2019

Morceaux à écouter : South Vallejo, Drought, Stick To Myself, Soulless feat Scando The Darklord, Still I Rise feat Rexx Life Raj

Qui est Nef The Pharaoh ?

Il est né en 1995, il vient d'avoir 24 ans, donc très jeune et déjà bien lancé. Il est de Vallejo en Californie qui est une ville de la Bay Area. Je vous renvoi directement à mes articles sur cette scène qui est de plus en plus sous les projecteurs. En 2014 les fans l'ont sélectionné pour le "Bay Area Freshman of the Year". Il est signé sur Sick Wid It Records, le label de E-40 avec qui il collabore. Il se fera connaitre grâce à internet et surtout son hit "Bitch I'm From Vallejo". Une reprise / remix aura lieu avec E-40 & Willie Joe sur le morceau "707" (code postal de la Californie).

 

Il est très influencé par E' & Mac Dre et on le ressent clairement dans ses morceaux. Son second succès qui sera remixé plus tard avec YG & Ty Dolla $ign est "Big Tymin" en hommage au "New Orleans Bounce Music" comme il le dira. Qui fait donc référence au duo 'Big Tymers' formé par Birdman & Mannie Fresh. A l'époque où le label Cash Money aligné les classiques. Les critiques et les éloges pleuvent sur le titre ce qui le met encore plus en avant.

Il avait arrêté la drogue après la mort de The Jacka, figure de la Bay Area, sauvagement abattu dans la rue. Depuis je ne sais pas trop ce qu'il en est. Pour ma part son meilleur morceau est "Out There" avec l'un des anciens associés de The Jacka, qui répond au nom de Rydah J.Klyde. Le morceau est très bon car Nef assure 2 couplets dans le style qui maitrise le mieux : rap / chant. Un refrain au top et surtout un Klyde qui lâche surement son meilleur couplet. Le clip et le morceau ne sont pas un morceau totalement consacré au défunt rappeur mais lui rendent tout de même hommage.

 

Mushrooms & Coloring Books

Il s'était fait discret ces derniers temps bien qu'il apparaissait dans l'excellent "Still Feelin' It (Remix)" de Mistah F.A.B aux cotés de G-Eazy, Snoop Dogg, IAMSU! et d'autres ! Il est revenu cette année avec ce nouvel album qui souffre quand même par moment de beats trop simplistes. Ce qui nuit fortement au projet. Le gros problème c'est qu'il enchaine 16 morceaux sans pause en soufflant la pluie et le beau temps. C'est dommage car si il s'était armé un peu mieux au niveau des prods et éliminé quelques morceaux, on aurait pu avoir quelque chose de bien meilleur.

L'autre point négatif sont les feats, malgré ses nombreuses apparitions, ses précédentes collaborations et le réseau dont il jouit, on ne retrouve quasiment personne. Ce qui est bien dommage car quand il fait appel à la sublime voix de Rexx Life Raj qui est de plus en plus en vue du coté de la cote ouest, on voit le résultat. Il invite Tyga sur un morceau vraiment sans saveur, quand on voit le prix des feats, on se demande vraiment si le mc a aimé le beat... Le son avec Slimmy B (SOB X RBE) est assez sympa et apporte un peu de fraicheur car ils se partagent le micro entre quelques rimes. On aurait aimé voir des Mistah F.A.B, E-40, Too $hort, Mozzy, Rydah J.Klyde, June, IAMSU!, J. Stalin...

 

Néanmoins l'album vaut le coup, le morceau Soulless et un pur bijou à lui seul. On retrouve le rappeur qu'on aime, il pose un très bon refrain qui relève plus de la qualité du chant que du rap, véritable performance dans laquelle il excelle. Il mise d'ailleurs tout dessus car on entend presque plus de refrain que de couplet. Faut dire que les textes n'ont jamais étaient son fort, pas de sujet profond, ça parle souvent de rue, de meufs et de thunes. Pourtant le mec est pieux, il est musulman.

Drought est un morceau qui faut aussi mentionner car il est très bien mené et on regrette presque de le voir se terminer. Stick To Myself donne une autre image du personnage, une sorte d'introspection ou il nous apprend qu'il était le seul homme de la maison après que son père soit parti. Ce qu'il a poussé à s'en sortir et s'auto enseigner des leçons. Grande réussite sur tous les niveaux.

Je ne mets donc pas de note pour cette rubrique mais c'est à écouter comme tout ce qui portera le sigle "Honorable Mention".