[Chronique son] Atmosphere - Trying To Find A Balance

J'ai longtemps saigné ce morceau sans vraiment en comprendre le sens sans pouvoir aller plus loin, maintenant je le peux. Quoi de plus normal que de partager ?

Qui se cache derrière le nom d'Atmosphere ?

Atmosphere est un duo de Minneapolis dans le Minnesota, composé du rappeur Slug et du DJ / producteur Ant. Une bonne vingtaine de projets à leur actifs entre les LP & EP.


C'est un groupe qui adore la scène et s'exprime pleinement à travers celle-ci, ils n'ont eu cesse de réformer le groupe durant leurs tournées en incluant des musiciens pour se donner plus de défis. On raconte qu'au début de leur carrière, ils ont effectués Minneapolis - Dallas pour seulement 250$ le show ! C'est à dire 14h de route environ. Les musiciens dépensent en effet beaucoup d'argent dans le matos, le trajet, les instruments... Avant de réellement se rentabiliser, certain(e)s n'y arrivent jamais.

L'autre particularité du groupe, c'est la singularité du rappeur Slug, son contenu textuelle et son incroyable talent de conteur et de l'abus d'utilisations d’allégorie. Wikipédia définit ce mot ainsi : Une allégorie est une forme de représentation indirecte qui emploie une chose comme signe d'une autre chose, cette dernière étant souvent une idée abstraite ou une notion morale difficile à représenter directement. Elle représente donc une idée abstraite par du concret.

On pense de suite à la caverne de Platon. Donc en fait il se sert d'éléments abstraits, imagés pour désigner quelque chose de bien réel, et sa spécialité c'est les femmes. Il va créer un personnage féminin "Lucy", au départ, il va en parler pour évoquer ses ex-copines mais cela évoluera. Il va faire beaucoup de sons avec ce personnage, portera des titres de morceau, un EP... Il nommera un son "Lucy Ford" pour Lucifer.

Il a déclaré que certains morceaux ne rentrent plus dans ses plans, ses idées ont évolué, il regrette certains morceaux et a grandement critiqué son premier album : "Overcast!". Néanmoins ses allégorie ne trouvent pas un sens seulement à travers les femmes, ce ne serait que trop le limiter.


Le groupe a collaboré avec un bon nombre d'artistes, joué de partout, en France (où j'ai eu la chance de les voir) et sorti nombre de projets en collaborations avec des artistes de l'industrie.

Le son que je présente aujourd'hui est présent dans la B.O du jeu vidéo Tony Hawks' Underground 2 (T.H.U.G. 2) qui avait bénéficier d'une excellente bande sonore avec entre autres : The D.O.C, The Doors, Living Legends, Aesop Rock, Brand Nubain, Cut Chemist, Pete Rock & C.L Smooth, Sugarhill Gang...

Le son est avant tout présent sur le troisième album du groupe : Seven's Travels. Pas encore assez célèbre pour faire le tour du monde mais MTV en a profité pour mettre en avant les 2 singles clippés.

Le morceau s'ouvre sur une introduction de Slug avant qu'il balance réellement ses rimes : 
"See, I'm not insane, in fact I'm kind of rational 
When I be asking, "Yo where did all the passion go ?"
(Je ne suis pas fou, en fait je suis plutôt rationnel
Quand je demande "Yo, où s'en est allé ta passion ?")

Clin d’œil à KRS-One (Boogie Down Productions) quand il rappait en 1988 sur "My Philosophy" : 
"See I'm not insane, in fact I'm kind of rational 
"When I be asking you, "Who is more dramatical ?"
(Je ne suis pas fou, en fait je suis plutôt rationnel
Quand je demande "Yo, qu'il y a t-il de pire ?)

Le morceau rend quelque part hommage à l'age d'or du rap.

Une punchline notable du premier couplet : 'God bless America, but she stole the B from Bless'

Que dieu bénisse l'Amérique ! Bien connu et souvent utilisé, lui il dit ici que cette dernière a volé le "B" au mot et devient donc plus "bénir" mais le mot "moins". En somme une Amérique qui ne fait plus rêver, déshumaniser et qui guider par la cruauté.

Le refrain démarre avec une phrase intéressante : 
"In the days of Kings and Queens I was a jester"
(En ces jours de Rois et de Reines, je n'étais qu'un bouffon)

Il désigne surtout l'age d'or du rap qu'il envie mais qu'il n'a pas pu écrire. Il se décrit souvent comme étant un clown, qui était l'équivalent du bouffon à l'époque. La place n'est pas choisi au hasard car le bouffon est le seul qui peut parler ouvertement avec le roi et le peuple.

Le second couplet fait la part belle aux animaux qui usent seulement de l'essentiel : manger, dormir, se reproduire et se défendre. Ils sont naturels et suivent leur instinct. Il reprendra aussi Ice Cube en disant : 
"Yeah, I got some last words, fuck all of ya'll"

La phrase qui suit aussi est lié au Cube : 
"Stop writing raps and go play volleyball"

Tout comme ce dernier a fait un lien entre le basket et le rap dans le mythique "It Was A Good Day", il fait pareil ici avec le "Volley". Dans une interview il dit qu'il n'aime pas cette phrase mais les fans la réclament. Ce qu'il dénonce avant tout c'est les battle de rap qui selon lui sont sans intérêt.

Le morceau se conclue par une outro où l'on apprend son penchant pour l'alcoolisme, dans une interview il dira : 

J'étais bourré durant 6 ans... Durant le réalisation des albums "God Loves Ugly" et "Seven's Travels", j'ai peu de souvenirs. Je les ai probablement décuvé ailleurs, cela aller de paire avec la musique.

Voilà ce que je peux dire sur ce classique de l'underground Us.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

[Chronique son] Eminem - 'Till I Collapse feat Nate Dogg

[Chronique Son] Shurik'n - La Lettre

Nouveau site : hiphopsansfrontieres.com