Houston Hip Hop [Partie 2] : Screwed Up Click


Un article n'était pas suffisant pour parler des très talentueux artistes en provenance de Houston, voici donc la suite. Cet article pourrait aussi ne pas suffire mais je vais parler de l'essentiel de la scène. Les artistes du sud ont vite compris qu'il fallait être solidaire et former des crews, des collectifs, agir en bloc pour avoir plus d'impact. On avait donc d'un coté la Swishahouse et je vous renvoi à mon premier article. Et d'un autre coté, on avait la Screwed Up Click (S.U.C) mené par le légendaire DJ Screw (R.I.P). Qui on avait ?

- Big Hawk
- Big Mello
- Big Moe
- Big Pokey
- The Botany Boyz
- E.S.G.
- Fat Pat
- Lil' Flip
- Lil' Keke
- Lil' O
- Trae (Tha Truth)
- Z-Ro

Et on peut ajouter à cette liste officielle on va dire : 
- Devin the Dude
- K-Rino
- Lil' Troy
- South Park Mexican 

Et enfin UGK qui eux étaient considéré comme : "Screwed Up Affiliated".

Mais stoppons ici le name dropping, et rentrons dans l'histoire de cette fameuse coalition.

DJ Screw, la légende


Il nous faut avant tout impérativement parler du pilier central : DJ Screw (20 Juillet 1971 - 16 Novembre 2000)

Il est l'inventeur de la technique de DJ dite 'chopped and screwed'. Ca consiste à ralentir le tempo entre 60 et 70 battements par minute (BPM) et en placant des scratches, cela modifie la chanson pour en faire une version 'hachée' (chopped-up). La technique est de jouer le même morceau sur les deux platines avec un écart d'un temps (noire) en bougeant rapidement le crossfader (c'est l'outil qui permet de passer du son d'une platine à une autre, placé à droite par exemple, le sortira de la platine droite) d'un côté à l'autre. Cela crée un effet dans lequel les mots ou les sons sont répétés dans la musique mais gardent toujours le même tempo. A noter qu'un tempo "classique" de rap est de 90 BPM, c'était la norme dans les années 90 avec des couplets de 16 mesures (équivaut à 6 lignes) avec un refrain de 8 mesures. Donc y a une sacré différence de tempo.

Hélas après avoir sorti quelques 200 mixtapes et reconnu par tous comme une légende, il  a fait une overdose du à la codéine et fut retrouvé mort à 29 ans. De son vivant il n'était pas reconnu comme d'autres hormis dans Houston et les environs, c'est que dans la moitié des années 2000, quand le Sud a vraiment explosé que sa musique s'est diffusé. C'est là que le monde entier a connu son style et sa technique qui est maintenant utilisé partout dans le monde entier. Vous pouvez aussi en trouver en France.

Les textes étant rappés plus lentement, il était plus simple pour l'auditeur de les comprendre et de les saisir. Y avait aussi un coté festif dans le sens où sous l'emprise de drogue ou d'alcool, nos sens en général sont diminués et nous sommes moins attentifs. Avec cette musique ralentit, on rentrait plus facilement dans l'ambiance, pour beaucoup d'auditeurs il n'est pas concevable d'écouter cette musique dans un état naturel.


Screwed Up Click - 'I'm from the South, and I got diamonds in my mouth'


En 1993, les premières mixtapes estampillé "Screw Tapes" avec le style que je viens de décrire commencent à envahir les rues de la ville. Mais pas que, je dirai même que la majorité des tapes étaient plutôt des freestyles des membres de la clique qui se réunissait en studio, entre potes, entre rappeurs locaux et ont fini par former le crew. 

DJ Screw éclaira de sa lumière le chemin en 1994 en allant s'installer dans un studio à South Park qui finira par s'appeler "The Screw House" ou il démarra son business en vendant ses cassettes et en enregistrant les rappeurs en freestyles. 

Le début du succès et la mort de Fat Pat


Ses cassettes gagnent rapidement de la popularité dans la région et à coté de ça, certains membres  lancent une carrière solo qui connait naturellement du succès. Faut dire qu'avec autant de talents réunis à un seul endroit sur la planète, ça ne pouvait faire que bang ! Au point que le studio ne pouvait plus continuer à gérer et ils l'ont délocalisé à Missouri City qui est devenu "The Screw Shop". Le succès est voué à être freiner un jour ou l'autre par X raisons et ce coup-ci elle fut terriblement tragique car Fat Pat s'est fait assassiné. Et ce ne fut pas le seul à perdre la vie hélas car on compte aussi :

3-2, B.G. Gator, Big Hawk, Big Mello, Big Moe, Big Steve et Dat Boy Grace 

Ce qui en fait assurément la ville qui a perdu le plus d'artistes hip hop. Fat Pat s'est fait assassiné à 28 ans, il était dans le groupe DEA (Dead End Alliance) qu'il forait avec son frère Big Hawk, DJ Screw et Kay-K. 8 ans plus tard c'est son frère qui se fait shooter, on imagine l'horreur pour les proches... Le groupe fut totalement décimé après 3 membres sur 4 décédés. Son premier album en sorti 1998, "Ghetto Dreams" est considéré comme un classique du Sud et une pierre angulaire pour la ville. Des sons comme Tha Last Man Standin`, Missing Our G`s, I`m Tha Man, Why They Hatin` Us... sont pour moi de très belles réussites. S'en suivra la même année son second album Throwed In Da Game, les deux sortis après sa mort donc.

Sortira après sa mort des albums posthumes et un documentaire nommé : 'Fat Pat - Ghetto Dreams' du rappeur D-Reck également membre de la S.U.C. Il sera ensuite réédité en DVD un an plus tard accompagne d'un autre film sur Big Moe nommé 'Mann! The Movie'. Le single de Fat Pat "Top Drop" se placera dans les charts hip hop et atteindra au mieux la 5ème place. Ce fut une énorme perte pour tout le hip hop car il était vraiment bon.


Tout ceci affectera bien évidement tout le monde mais la musique continue et après tous ces événements tragiques, les membres préfèrent poursuivre en solo. Faut dire que le groupe a connu beaucoup de décès et de passages en prison, ce qui n'aide en rien. Néanmoins, notons qu'en 2010 une tournée réunissant Big Pokey, Lil' Keke, Lil' O et Z-Ro a eu lieu. En 2013 Bun B a réuni Big Hawk, Z-Ro, E.S.G., Trae tha Truth, Lil' O et C-Note sur le morceau 'The Legendary Dj Screw' sur son album solo : Trill OG : The Epilogue. Ce qui inclut un couplet posthume de Big Hawk.

Héritage de Dj Screw


Le gouverneur du Texas Rick Perry l'a honoré en faisant de lui un 'Texas Music Pionnner'. Son album "3 'n the Mornin' (Part Two)" sorti en 1995 fut placé par la Houston Press en 13ème position sur la liste des 25 meilleurs albums made in Houston de tous les temps. Ce qui a évidemment contribuer à sa popularité et attiser de plus en plus d’intérêt pour la scène hip hop de la ville. 

La réussite de la Screwed Up Click et la carrière solo de ses membres qui a vraiment explosé dans la moitié des années 2000 doit énormément à ce DJ. Il a influencé beaucoup d'artistes de Houston et hors Houston et pas hip hop comme Oneohtrix Point Never, Balam Acab, How to Dress Well et Rabit. Ces artistes font de l'électro expérimental donc lui du rap. 

Plus directement sa musique a favoriser l'émergence de la codéine et du syrup, une drogue qu'on appel 'lean' qui peut être une alternative à l'alcool ça se consomme dans un verre. La formule se trouve facilement sur internet et devient de plus en plus populaire et même en France... Houston est aussi réputé pour ses voitures tunés avec tout ce qui brille, caisse rabaissé et un système audio bien plus que rodé. Un mot définit bien tout ça : S.L.A.B (Slow Loud and Bangin) qui définit donc une voiture bien coloré, avec des grosses jantes qui parfois ont une extension (ci-joint en photo) et un gros son. C'est une autre culture de la voiture comparé à Los Angeles et les low riders qui eux usent de suspensions hydrauliques, ride beaucoup en Cadillac, la frime est différente mais se rejoint quelque part.


Un festival nommé le DJ Screwfest est organisé tous les ans si je ne me trompe pas, les fans se sont eux même appelés les "screwheads". C'est un festival  de musique mais aussi de show de voitures qui honore le DJ depuis 2006. On y retrouve des artistes notables de la ville et des centaines de caisses.

En 2007, un documentaire 'Screwed In Houston' proposé par VBS / Vice Magazine met en avant et détail la scène de Houston et l'influence qu'a eu le DJ et son style sur toute la communauté hip hop et sa culture. "The University of Houston Libraries Houston Hip Hop Research Collection" possède des documents sur le DJ et environ 1500 vinyle de l'artiste, des photos, des textes écrits, des tracklists... Avec l'heure du numérique, ils ont évidemment numérisé certaines de ces reliques.

Pour finir il aura sorti 4 albums studio de son vivant et 3 après sa mort. Après sa mort, ses mixtapes ont étaient réédites et à ce jour on atteint les 341 mixtapes ! Bien qu'elles soit titrées et classé par chapitre, l'ordre chronologique ne correspond pas vraiment. C'est juste pour les nommer, elles contiennent des sons, des voix de rappeurs qui s'expriment sur la tape, des live... Voilà pour la légende. R.I.P à ce grand DJ.


Trae Tha Truth & Z-Ro, ABN (Asshole By Nature) & Guerilla Maab :

Si je décide de grouper ces deux artistes ensemble, y a plusieurs raisons en fait, leur style est assez proche, ils forment le duo ABN ensemble et font partie de GM avec Dougie D et Taz mais a rapidement quitté le monde de la musique. Et enfin ils sont cousins. Ce qui fait donc pas mal de points. Trae est apparu la première fois officiellement sur l'album Look What You Did To Me de Z-Ro en 1998. Ses deux apparitions ne sont pas passés inaperçus mais il faudra attendre 2003 pour le voir sortir son premier album solo. Cette année verra aussi son premier album avec ABN : Assholes by Nature.

Guerilla Maab eux sortiront quatre albums entre 1999 et 2003. Il a sorti au total 10 albums solos et un nombre important de mixtapes. Il est l'un des meilleurs rappeurs du sud, énormément de collaboration, il a une voix grave, cassé, reconnaissable très facilement. Sa palette est assez variée allant du chant au flow posé ou rapide, il peut varier son débit en fonction du morceau. Il est dur de ne pas succomber aux sirènes de son talent dès qu'on les entend. Il fait partie des légendes de la ville au point qu'en 2008 il soit honoré par le maire de Houston de l'époque : Bill White et Peter Brown un membre du conseil pour voir son propre jour. Le 'Trae Day' qui prend place tous les 22 juillet de l'année, il est le seul artiste hip hop à avoir reçu un tel honneur par la ville. C'est pour le récompenser de tout son apport pour la ville et la communauté.


Mais il y a des choses regrettables qui sont arrivés dans sa vie comme le 20 juin 2012, où il est blessé à l'épaule lors d'une performance à 9850 Westpark Driv à Houston. Son ami, Carlos Durell « Dinky D » Dorsey, meurt sur scène, en même temps qu'Erica Rochelle Dotson, 30 ans, et Coy « Poppa C » Thompson, une vingtaine  de balles ont étaient tirés. Trae tha Truth expliquera plus tard, avoir été laissé à l'hôpital gisant le sang.

Je le cite 'On m'a pas filé de bandage, ou de pansement, on m'a même pas extrait la balle'. Le 4 juillet 2012, un suspect, Feanyichi Ezekwesi Uvukansi, est appréhendé et jugé pour meurtre aggravé après l'incident. Le 25 novembre 2013, il publie une mixtape intitulée I Am King, à la mémoire de Dominic « Money Clip D » Brown. Il publiera en 2017 une vidéo instagram ou il s'enlève lui meme la balle.

Il est très complet au micro comme je disais donc et il excelle pour les sons tristes et mélancoliques mais est tout aussi bon sur un son bien dirty. Ce qui fait que toute sa discographie solo surtout est d'excellente qualité. Il est featuré dans tous les coins du pays, très apprécié des autres artistes. Il a lui même initié une série de morceaux nommé 'I'm On' ou il invite un tas d'artistes, le dernier comprend : Mark Morrison, Gary Clark Jr., E-40, Styles P, G-Eazy, Chamillionaire, Rick Ross, Fabolous, Snoop Dogg, DRAM, Curren$y, Royce da 5'9'', Tee Grizzley, Dave East et T.I. 


Z-Ro, l'éccorché vif


Quant à Z-Ro lui c'est un écorché vif si puis-je dire, il parle souvent de suicide, drogues et autres. D'ailleurs il avait une série d'albums qui portait tous un nom de drogue : Crack, Coacin, Heroin, Meth... En 2007 le fameux The New York Times l'a nommé comme étant l'un des rappeurs les plus sous estimé et on ne peut que co-signer. Lui en a vraiment chier, il a perdu sa mère à 6 ans et a voyagé de foyer en foyer pour trouver une stabilité. Il s'est mit à dealer mais il voulait une meilleure vie, il a enregistré des démos après s'etre inspiré d'autres rappeurs. Il s'est découvert un talent pour le freestyle et une maison de disque a découvert son talent et l'a signé.


Il va sortir pas mal de projets sur des labels pas vraiment renommé et ne connaitra le succès qu'à partir de 2004 quand il signe chez Rap-A-Lot Records (Rap-A-Lot 4 Life) aux cotés de Scarface, Devin The Dude, Yukmouth, Hi-C, Geto Boys, Pimp C, Bun B, Do Or Die... Assurément l'un des meilleurs labels de l'histoire du rap. C'est sous ce label que ses albums connaitront les meilleurs scores et parmi eux on peut citer : The Life of Joseph W. McVey, Let the Truth Be Told, I'm Still Livin', Crack, Drankin' & Drivin' ou encore Meth. Mais en terme de qualité, aucun n'égalera son véritable classique : Look What You Did To Me sorti en 1998.



Cet album est une vraie perle et pas seulement de Houston ou du Sud, non c'est un véritable classique, parti de rien, avec un label maison, un album qui l'a produit avec Rakish Jacob. D'ailleurs la qualité du son n'est pas au point bien que bonne comparé aux sorties de l'époque. Autre chose, les morceaux sont parfois coupé avant la fin, mal mixés et sautent parfois selon les versions. Il est en effet difficile de mettre la main sur une vraie versions. Dommage qu'il ne l'a jamais réellement ressorti avec la qualité qu'il méritait.

Il a était fortement influence par 2 Pac, beaucoup à sa sortie l'ont comparé avec lui, les textes conscients et bien écrits, le timbre de voix, le coté rue... Ensuite ses projets seront assez différents et la comparaison disparaitra. Sa grande qualité et qu'il mettra en avant dès cet album c'est sa capacité à interpréter ses propres refrains chanté, véritable force pour lui. Bien évidemment il contrôle le temps et sait rapper sur tout types de morceaux, capable d'écrire tout types de textes, de s'adapter à n'importe quel artiste. Vraiment du génie. Je ne comprendrais jamais pourquoi il n'a pas jamais perdait mondialement...


Son répertoire est tellement vaste, de qualité et lui est tellement complet, que dire de plus ? Hormis avec les rappeurs de Houston, il a posé avec : Berner, Nas, Mistah F.A.B, E-40, Big K.R.I.T, Nipsey Hussle, The Game, Kanye West, Outlawz, Ice Cube... Il balance quasiment un projet par an plus des compilations, mixtapes et des albums en collaborations. Certes faut faire du tri par moment mais on ne pourra pas lui enlever ses intrinsèques qualités. Vous l'aurez peut être compris mais c'est assurément l'artiste de la ville que j'adule le plus, parfois il laisse trop la place au chant mais il est toujours bon.

Pourtant sa voix n'est pas très mélodieuse, elle vient des entrailles, on ressent ses émotions, on sent que le mec a du traverser beaucoup de choses. Il en parle beaucoup dans ses textes, il a beaucoup touché à la drogue, il est allé plusieurs fois en prison. Il peut chanter la joie comme la vie dure mais tant qu'il le fait bien, il peut continuer à le faire et surtout il sait de quoi il parle. L'un de ses morceaux les plus célèbres est un freestyle sur Paid In Full d'Eric B & Rakim mais je vous propose plutôt...


Big Moe - Celui qui prêta sa voix au Sud


Lui il est un peu particulier car il oscille entre chant et rap, plus chant je dirai. Il se définit lui même comme 'rapchanté'. Il est surtout bon dans les refrains, les siens ou en feat, il est un peu le Nate Dogg, Knoc-Turn' Al du sud. Il est décédé depuis le 14 octobre 2007, tout comme son ami DJ Screw il était à fond pour la boisson violette. D'ailleurs il nommera ses albums : City Of Syrup ou encore Purple World. Ce dernier a atteint le top 3 des billboard R&B / Hip Hop, son meilleur classement. Son premier album que j'ai cité a aussi était bien classé. Il a d'ailleurs était élu 25 meilleur album de hip hop sur 25 pour Houston Press. 3 Albums verront le jour de son vivant et un après sa mort.

Il a était signé chez Wreckshop Records, un label de Houston et il ne l'a jamais quitté. Il est parti bien trot tôt hélas, il avait surement encore beaucoup de refrains à poser. R.I.P a ce grand artiste de Houston.



E.S.G (Everyday Street Gangsta) - 'We come to swang and bang'


Vient le tour d'une autre légende et son énorme album Ocean Of Funk sorti en 1994, avec plus de 100, 000 copies vendus en indé, c'est vraiment lourd. Lil Wayne & Drake que je ne considère pas comme des références perso iront tout de même sampler le morceau "Swangin' and Bangin'". Juste pour souligner l'impact de l'album. Album qui ne contient que des featurings d'artistes de Houston : Big 50, Lil Will (décédé), Marcus Bolden, Yellowstone Click, Big T (décédé) et DJ Screw. La malédiction frappe encore car 2 rappeurs qui ont participé au classique sont aujourd'hui décédé. Incroyable, jamais on aura vu une ville d'artistes autant dévastés en ce qui concerne le hip hop.

Dans cet album, quasiment rien n'est a jeter, les classiques s'enchainent. Il est arrivé avec un flow bien smooth et qui colle parfaitement au prod. On sent grandement l'influence de la g-funk associé aux sons typiques du sud. Les samples incluent : Parliament, The Jacksons,  The Isley Brothersn, Al Green... Le mec a visé juste. C'est vraiment l'album de sa carrière et malheureusement, il n'arrivera jamais à remonter si haut. Mais cet album va surtout lui ouvrir la porte par la suite et va un peu plus populariser le style screwed & chopped.



C'est son second album qui est bien bien en dessous bien qu'honorable qui va bénéficier des retombés dans les charts. Sailin' Da South qui sortira un an après en 1995 va lui permettre de toucher un public plus large mais la critique ne serait pas aussi bonne. On retrouve pourtant ce qui fait son style, ces beats très smooth, laid back, des tempo plutôt lents, flow posé et cette touche de gangsta funk. La formule prendra moins pourtant les invités du premier opus seront quasiment tous présents. L'album est bon mais  n'est pas un classique. Les pochettes d'albums entre ces deux albums sont assez similaires d'ailleurs. On sent qu'il a voulu recréer l'exploit.

Il va ensuite se donner deux ans pour sortir un nouvel album mais bien plus dark et va changer de style et délaisser ce coté laidback qu'il incarnait pourtant si bien. De là, ça va faire que chuter jusqu’à son album en collaboration avec Slim Thug. Il ne retrouvera jamais un autre statut similaire à ses débuts.


Big 50 - Pas de la S.U.C mais...


Voici un autre qui a mit fin à sa carrière trop tôt, après 2 excellents albums purement smooth, g-funk à souhait et conçu pour la ride nocturne. Il avait pourtant fait poser Spice-1 et Scarface, deux légendes du rap mais n'a jamais pu aller plus loin.

Ain't No Turnin Back (1995)

Il ne contient aucun feat crédité bien qu'il contient des voix dans les refrains qui sont de qualité. Il arrive a marier sa voix assez grave et qui vient des entrailles avec des beats très posés tout en permettant à son flow de glisser. Grosse réussite pour un premier album, il sort de nulle part et il pond ça. Cet excellent premier exercice lui prouve et lui permet de se faire accepter et apprécier par le public.



4-A-Gee (1997)

Il remet ça deux ans plus tard pour son dernier album, et ce qui est bien dommage. Il a prouvé à tout le monde que le sud était très varié, pouvait faire de la g-funk et qui est totalement différente de celle de la Californie. Il avait largement de quoi réussir hélas comme beaucoup d'autres, il n'a pas réussi. Du moins il n'est pas aller plus loin dans sa carrière alors qu'il aurait tant mérité. On peut aisément dire qu'il a sorti deux albums de qualité et qu'il a maintenant la coté auprès des auditeurs du style. Ça a bien sur vieillit mais c'est toujours aussi bon. Ainsi des morceaux comme : First Platoon, Smoke-N-Maintain, Bring Da Funk, Funk Flow, Baller 4 life... continueront de tourner encore et encore.




Devin The Dude, rap ? chant ? I do it all !


Commencé sa carrière avec Odd Squad qui deviendront plus tard les Coughee Brothaz signés chez Rap-A-Lot Records. Beaucoup l'ont découverts sur le morceau "Fuck You" de Dr. Dre sur Chronik 2001 et vous vous doutez que si le doc' est allé le chercher c'est qu'il était exceptionnel. Avant de se lancer avec son album solo "Dude" en 1998, il va collaborer avec : 5th Ward Boyz, Bushwick Bill, Scarface, Ice Cube, Willie D, Daz Dillinger...

Du beau monde donc. Fatalement son premier album fait appel à : Spice 1, K-Dee, Ant Live, Scarface, Odd Squad... Il sera assez régulier sur ses sorties d'albums et il en sortira au total 9 en solos sans compter les compilations et autres à coté. Au mieux il atteint la 6ème place dans les charts US R&B, 30 dans les classement US général et 21 dans US Rap. Compliqué de le définir en un seul album mais plutôt sur sa carrière. Bien que j'ai une préférence pour ses premiers albums qui sont : Just Tryin' ta Live, To tha X-Treme et Waitin' to Inhale.

Il fait parti des artistes qui ont su toucher tout le pays et bien plus, en témoigne ses featurings auprès de : Erick Sermon, Too $hort, Snoop Dogg, Wiz Khalifa, DJ Battlecat, Outlawz, Mistah F.A.B, Erk Tha Jerk, B-Real, Rittz, Ty Dolla $ign, Stat Quo, B.O.B, Chamillionaire, Smoke DZA, Twista, Saigon, Young Jeezy, Kobe Honeycutt, E-40, 2Pac, Tech N9ne, Zion I, The Jacka, Yukmouth, CunninLynguists, Hi-Tek, Capone, Butch Cassidy, Big Boi, D12, Juvenile, Dilated Peoples, The Roots, Kool G Rap, The Alchemist, Jay-Z...

Sacré palmarès !



Houston est beaucoup trop vaste et les artistes de qualités ne manquent pas, encore une fois, il serait trop long de m'attarder sur tous les artistes de la scène et d'en faire une revue plus poussé. De plus l'article est assez conséquent, coupler à celui précédemment écrit, vous avez pour moi l'essentiel. Néanmoins, certains artistes pour leur talent / carrière méritent une mention honorable et doivent être cités ici : Lil' Flip, K-Rino, 5th Ward Boyz, Big Hawk, Yungstar, Marcus Manchild, South Park Mexican, Travi$ Scott, Le$, Dustin-Prestige, AJ McQueen, Big Pokey, Botany Boyz... Les producteurs Mr. Lee et DJ Mr Rogers et revoir mon premier article sur la ville.


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