[Chronique] Obie Trice - The Fifth


 01. Obie Trice – Intro
02. Obie Trice feat. G5 & Directorkasper – This & That
03. Obie Trice – Heartless
04. Obie Trice feat. Lyriq – No
05. Obie Trice feat. !!!! – Truth to Power
06. Obie Trice feat. Magnedo7 – ASS
07. Obie Trice – Rollin
08. Obie Trice feat. G5 – Take It There
09. Obie Trice – Letter
10. Obie Trice feat. Xzibit & Lyriq – Space
11. Obie Trice – 92
12. Obie Trice feat. Swifty McVay & Spice 1 – 185+ Deuce
 13. Obie Trice – Hate
14. Obie Trice – SMR

Localisation : Detroit, Michigan, États-Unis

 

Année : 2019



Que peut il encore nous offrir après tant d'années, de projets une carrière aboutie ? 

Il vient de Detroit et il s'est fait connaitre via le Hip Hop Shop (endroit ou se retrouvé les mcs de la ville, géré par Proof des D12, aujourd'hui décédé). Il a était ensuite présenté à Eminem qui a vu le talent en lui et l'a signé sur Shady Records et participe petit à petit au projet des artistes du label. En 2003, il sort son premier album "Cheers" qui bénéficiait de productions exceptionnelles apporté par : Eminem, Dr. Dre, Fredwreck, Mr Porter, Emile, Timbaland et Mike Elizondo. Coté micro, il pouvait s'appuyer sur Nate Dogg, Busta Rhymes, Akon, Eminem, D12 et Lloyd Banks. Casting inouïe qui a donné jour à un classique made in Detroit.

L'album termine disque de platine, l'artiste est reconnu à travers le monde entier et il signera sa plus grande réussite. Le seul truc qui aurait pu lui être reproché était son niveau au micro qui bien que bon n'a pas dominé les beats. Son second album "Second Round's On Me" (2005) a bénéficié d'un casting exceptionnel lui aussi mais n'a pas autant retentit.


En 2008, il estime que le label ne promeut pas assez ses projets, il décide de partir. A noter que Shady Records / Aftermath sont réputés pour cela. Néanmoins aucun beef n'est a déploré avec Eminem car sur son troisième album "Bottoms Up" on le retrouve en feat. Nous sommes alors en 2012. Il sort en 2015 "The Hangover", durant toute sa carrière, il n'a cessé de se monter encore meilleur au micro et avec ce nouvel album "The Fifth" sorti en 2019, il atteint son meilleur niveau.

Alors pourquoi je parle de ce projet ? Je le suis depuis le début, j'étais l'un des premiers à crier "Oh le classique" sur son premier album. J'ai ensuite ralenti car le niveau chuté petit à petit pour finir par remonter et atteindre de nouveau un niveau élevé aujourd'hui.

L'intro est courte mais efficace, le beat est bon, ça se mélange clairement avec ce qui se fait aujourd'hui. C'est une mise au point ou une mise à jour, un historique de son parcours, de ses débuts et sa période Shady jusqu’à présent, il rappelle qu'Eminem est le meilleur, dédicace à 50 Cent, Rip à Proof... Que sans Eminem il n'est rien d'après ses détracteurs mais regarde le parcours que j'ai fais. Appuyons là ou ça fait mal.



Le second "This & That" est dans la continuité parlant de sa vie et de ce qu'il a du faire pour en arriver ici. Sa vie plus en profondeur, sa vie en fait. Il est accompagné d'un rappeur et d'un chanteur, tout le monde fait vraiment le taf. Aucune info sur les productions mais les feats sont singé : Directorkasper & G5. Heartless maintiendra le cap avec un sample vraiment puissant, un flow froid et sec comme le son et le titre. Quelque chose s'en dégage et on prend plaisir à écouter ses propos.

Il va s'essayer au commercial (il est tout terrain à la base je dirai) avec "Ass" et "No", malgré des refrains bien assuré, les morceaux ne semblent pas faire l’unanimité. Les chanteurs Lyriq et Magnedo7 assurent comme ils peuvent sur les sons mais je doute qu'on retrouve ces sons en radio ou en club pour faire bouger les fessiers comme il aurait souhaité.

Il va aussi s'essayer avec un beat trap pour tenter de coller à l'actualité avec "Rollin" mais qui n'est pas du tout à la hauteur et n'aurait pas du se retrouver ici. Le morceau "Truth To Power" est adressé directement aux jeunes qui se font influencer par la nouvelle génération de rappeurs : habillez vous de toutes les couleurs comme des M&M's, portent des robes (ne sont plus des hommes), pourrissent les esprits, le hip hop, les jeunes... Le message est propre car en tant qu'artiste hip hop et en touchant des jeunes, ils se doivent de préserver certaines choses. Le hip hop n'est pas aux politiques, ni au médias, alors réfléchissons à ce que nous voulons vraiment diffuser. Message déjà passé mais toujours bon à rappeler surtout aujourd'hui et surtout de cette façon.



Le titre "Letter" est aussi intéressant, dommage qu'il soit court. Mais comptez sur une légende répondant au nom d'Xzibit pour faire son apparition sur "Space" et venir rebondir sur un beat déjà bien lancé ! Lyriq revient signé un refrain de qualité, entre une influence de sons modernes et quelque chose de bien envoutant, c'est bien ficelé. Obie revient de nouveau sur son passé et Shady et montre qu'il a réussi après avoir quitté le navire. Il continue de tafer son malgré les critiques et tous les bâtons que l'industrie du disque peut tenter de lui mettre. X lui évoque aussi sa réussite et les galères que ses enfants n'auront pas à connaitre.

"92" fait directement pensé à une prod du bon vieux temps de Dr. Dre amené par un vent de nostalgie. Il raconte comment il faisait de la thune à cette époque. On retrouve un feat assez étonnant : Spice 1. L'O.G, la légende de la Bay, de la Californie ! Il vient prêter main forte à un compère de longue date d'Obie : Swift McVay (D12) et tout le monde se réunit pour un couplet sur 185 + Deuce. Rien de fou mais sympa.

L'avant dernier son : Hate est clairement une pièce majeure de l'album. Le refrain chanté et l'échange entre le chanteur (non mentionné) et le rappeur est vraiment de qualité. La prod nous incite à écouter, Obie Trice s'adapte vraiment bien et propose un flow et des textes qu'on apprécie. Le thème lui est récurrent, hate = haine, donc pour ceux qui ne l'aiment pas... Le meilleur son avec This & That pour moi. Enfin le dernier morceau "SMR" termine très bien car sa boucle laisse à entendre "to be continued...". Adressé directement aux rappeurs made in internet et comment tourne le buzz aujourd'hui comparé à lui a ses débuts. C'est une attaque directe aux médias sociaux et tout ce que cela constitue. L'album s'en sort vraiment bien et cela fait plaisir de l'entendre de nouveau sur de telles productions et à un si bon niveau.


P.S : Ceci ne semble être qu'une mixtape...

Notes : Rap / Chant : 7 - Instrumental : 7

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