Tech N9ne - La réussite de l'indépendance [Partie 2]
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Reprenons-nous là où, nous nous sommes arrêtés, soit ici si vous n'avez pas suivi ==> Tech N9ne - Entre le bien et le mal, ange ou démon ? [Partie 1]
En 2002 après son quatrième album studio "Absolute Power", il ralentit un peu la donne (sur la forme) pour se consacrer des shows, le développement de son label "Strange Music Records" (dossier ici). Des artistes comme Skatterman & Snug Brim, Kutt Calhoun ou encore Project : Deadman vont avoir leur heure de gloire à ce moment-là. L’artiste n'est pas seulement un rappeur mais bien un entrepreneur est passionné chevronné. Sa notoriété devient nationale, ce qui signifie beaucoup dans un pays aussi grand que les E.U. Il multiplie également les collaborations durant cette période.
2006 - Everready (The Religion)
Il signe un "retour" fracassant avec cet album qui s'est classé 2e au top Indépendant albums et 23e au Top R&B / Hip-Hop Albums. Plusieurs choses sont à noté concernant cet album, certains morceaux se sont retrouvés sur des bandes originales ou autres. Le single "Caribou Lou" a eu un succès planétaire puisqu'il a fini par être certifié platine. Deux anecdotes notables :
- Eminem aurait dû rapper sur le morceau "My World", malheureusement avec la mort de son meilleur ami Proof, la star de Detroit n'a pas pu enregistrer son couplet. Twista, le rappeur de Chicago aurait dû lui apparaitre sur le morceau "Welcome To The Midwest", son couplet est arrivé trop tard, Tech souhaite le réutiliser sur un autre morceau. Enfin la dernière chose à noter est que l'album est doté d'une version spéciale comprenant ainsi 2 CD. Le second CD présente des morceaux rappés par des membres du label, ce n'est que le début de l'exposition et de l'expansion de son futur empire.
La perle de l'album est l'iconique "Come Gangsta" où il vient mettre tout le monde d'accord, notamment sur ce qui remette en question sa crédibilité et son style. Il vient de Kansas City dans le Midwest, ce n'est pas un phare hip hop comme le sont Chicago, Atlanta, New York ou Los Angeles. Néanmoins, il s'est fait un nom et il tient à rappeler avec qui il a collaboré (trop long à citer). Faut dire que son look atypique à cette époque était poussé à l’extrême : cheveux en pique assez long peint de rouges ou autres, il se peint le visage, ses shows sont très énergiques et ils usent de plein de gimmicks sur scène, un style dur à qualifier... Il ne s'interdit rien et certains ne le prend pas au sérieux.
Il rappe depuis 1991 et il le rappelle bien dans ce morceau, donc ramené à aujourd'hui, cela fait 30 ans qu'il écrit. Il veut clairement envoyer un message, bien qu'il ne fasse pas du gangsta rap à proprement dit, il peut être gangsta s'il le faut. Parfois comparé à Nelly car il représente le même état, le Missouri, leur style et leur compte en banque diffère, mais Tech à l'essentiel pour lui : le talent. En parlant de rappeur populaire, c'était également l'époque de 50 Cent et le côté très gangsta, certains reprochent / conseillent à Tech d’être plus dans ce rap et de renvoyer cette image que renvoi le rappeur new-yorkais. Il va continuellement faire au moins un morceau orienté gangsta rap ou avec ce thème dans ses futurs albums. Il est à noter qu'il réalise l'une de ses meilleures performances si ce n'est la meilleure, en effet, le rythme du morceau est très changeant et Tech se cale parfaitement dessus. Il distille des flows variés, il chante, rappe, lève la voix, accélère, ralentit... En terme technique, peu peuvent tenir la barre.
L'album est de très bonne qualité, en plus des sons cités, le plus important est bien sûr "My World" où Brotha Lynch Hung et Dalima posent vraiment bien. Cet album va vraiment contribuer à la gloire de Tech N9ne, de son label et va pousser les artistes mainstreams à le considérer et collaborer avec lui. Tout en restant vrai et artistique, il a conquis plus de monde.
(2007) - Misery Loves Kompany
Avec ce projet sorti en 2007 et enregistré en seulement un mois, Tech N9ne lance pas sa série des "Tech N9ne collabos". L'idée est de faire intervenir des rappeurs de tous horizons pour qu'il pose un ou plusieurs couplets. Ainsi on retrouve : Yukmouth, T-Nutty, Journalist... et bien sûr les membres habituels de son label. C'est aussi par le biais de cet album qu'il va officiellement introduire le terme "chopper" et le faire vivre. Les artistes à qui ont collent cette étiquette signifie qu'ils rappent à une vitesse que personne ne peut venir égaler. Le premier morceau se nomme logiquement "Midwest Choppers" où D-Loc the Gill God, Dalima & Krizz Kaliko en plus de leur hôte se livrent une compétition technique. La compilation demeure assez moyenne, inutile de s'y attarder plus.
(2008) - The Killer
8ème album ! La pochette est un hommage direct à celle de Michael Jackson et son mythique "Thriller". Il sort la même année un documentaire en DVD intitulé : The Psychumentary, il dira d'ailleurs concernant cet album qu'il va le façonner comme si c'était le dernier qu'il fera. Il est à noter que c'est le premier vrai double album du rappeur avec 32 morceaux. Il n'est pas long pour rien, il y a beaucoup de bons morceaux dont : Wheaties, Seven Words, The Sexorcist, Happy Ending...
Arrêtons-nous rapidement sur l’excellent "Why You Ain’t Call Me ?" où il demande et se questionne sur le fait que de grands artistes ne collaborent pas avec lui ? Il évoque notamment Jay-Z avec qui il a tourné, avec qui il aurait aimait poser, par ce que Twista l'a fait, Tech ne peut pas ? Les deux rappent vite (entre autres) et sont du Midwest, question posée par le rappeur, il a rappé avec D12 et pas Eminem, pourquoi ? Il le fera des années plus tard. Il était en partie frustré car pour lui, il avait tout ce qu'il faut pour rapper avec les plus grands, l'admirer et parler de lui, c'est une chose, mais à quand un feat ?
Un autre exemple intéressant dans un autre genre est le morceau "Holier Than You" où l'équipe de Tech N9ne n'a pas contacté le rappeur chrétien Da' T.R.U.T.H. pour un feat sur un thème spirituel. Aucune réponse durant un mois, ils n'ont décidée de faire le son sans lui. On apprendra plus tard, que l'équipe du rappeur chrétien ne lui a jamais parlé de cette demande de collaboration ! Ils ont apparemment jugé que le rappeur de Strange Music n'est pas assez religieux et ne colle pas à l'image de leur protégé. Résultat, ils n'ont jamais pu travailler ensemble.
2009 - Sickology 101
Second album de collaboration, il a étendu sa liste d'invités avec Chino XL, Crooked I (KXNG Crooked), Krayzie Bone, Messy Marv... Dans le morceau "Let Me In", il s'en prend à deux clubs / lieux très fréquentés de Kansas City qui sont : The Power and Light District et le Lucky Strike Bowling Alley. Si le premier lieu a bien pris le morceau et lui ouvre désormais ses portes pour les concerts, le second l'a clairement refoulé depuis ce son. Le rappeur leur reproche d’être trop sélectif (voire raciste) au point qu'ils sont tellement stricts que les noirs ne peuvent quasiment pas rentrer. Comprendre par là, que le style vestimentaire, la coupe de cheveux, le style... est tellement orienté qu'il oblige à se dénaturer pour leur plaire. Tout ceci rappel évidemment les clubs en France qui laissent pas mal de gens dehors (souvent des mecs "typés") sous prétexte qu'ils ne vont pas se tenir ? Rions, plutôt.
Le morceau "In The Air" aurait dû faire poser... Jay-Z, pour on ne sait quelle raison, ce n'est pas le cas. Il aurait dû alors être remplacé par Rich The Factor qui lui n'a jamais répondu. Finalement c'est Nesto The Owner qui va le remplacer et livrer ces informations. Dans le même genre, l'excellent "Blown Away" où il s'en prend directement à Keyshia Cole & Rakim qui ont refusé de monter sur scène avec Tech N9ne. Le considérant comme un artiste local où avec moins de notoriété alors que Tech les estime. Sans créer de réelles tensions, il ne se laisse pas faire malgré leur statut, lui aussi est un géant. Le morceau "Dysfunctional" implique Big Scoob qui explique comment son environnement et son histoire ont effectivement bloqué toutes les voies possibles de sa carrière ; Krizz Kaliko qui semble être encore désordonné psychologiquement que Tech ; Tech N9ne lui parle de rencontres avec des fans et des marchands de tapis qui n'ont rien à dire. Très bon morceau où Krizz tue le refrain. Le tube finira d'ailleurs certifié "or" en 2017.
"Far Away" est également une grande réussite, Krizz & Tech passent beaucoup de tour dans les studios ou sur scène. Ils ont des fans dans le monde entier et s'inquiètent car un jour ils seront oubliés. Conscient que rien n'est éternel et bien que leur succès est aussi certain que leur mort, rien ne dure même s'ils deviennent des rappeurs à la mode. Alors parfois, ils préfèrent que personne ne les aime, ainsi aucun attachement, aucune souffrance, mais est-ce possible avec autant de talents ? À noter que l'album aurait dû avoir comme sous-titre "The Study of Being Sick", mais ce sous-titre a été supprimé une fois le projet publié. Tout le long du projet, les interludes et autres font référence à un groupe nommé 816 Boyz (code postal de Kansas City). Ce groupe n'existe pas, il sert de fil conducteur pour des fans et bootleggers qui ne vont cesser de raconter que ce crew (composé de Tech et d'autres rappeurs) va rapporter un award. Ce qui fait rire les artistes car ils se disent qu'en faisant des morceaux intelligents et bien écrits, les gens ne disent rien, et quand ils vont des sons pour rigoler et pour danser, tout le monde en parle. Ce qui vient souligner que Tech n'est pas reconnu pour ses son sérieux et profond.
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