[Flashback Friday] Public Enemy - Fight The Power
Bonsoir tout le monde,
nous sommes le vendredi 10 avril 2020, bienvenue dans le 17ème
numéro du « Flashback Friday ».
Nous fêtons aujourd’hui
le 30ème anniversaire d’un album légendaire, d’un groupe non
moins légendaire : il s’agit de « Fear of a Black
Planet » de Public Enemy, sortit le 10 avril 1990
sur le label Def Jam.
Public Enemy est un
groupe de Rap créé en 1985 et composé principalement de Chuck
D, Flavor Flav et DJ Terminator X. Avant la sortie
de « Fear of a Black Planet », le groupe sort les
albums « Yo ! Bum Rush the Show » en 1987 et
« It Takes a Nation of Millions to Hold Us Back »
en 1988. Ils seront respectivement certifiés Or (+ 500 000 ventes)
et Platine (+ 1 000 000 ventes).
Chuck D le leader
du groupe est l’un des premiers rappeur aux Etats-Unis à écrire
des textes très engagés politiquement et socialement. Il n’hésite
pas à critiquer le gouvernement (républicain à l’époque), à
soulever les problèmes d’inégalité et à défendre la cause
afro-américaine. Il définit lui même son groupe comme le
« C.N.N. » du ghetto car il est le seul à exposer la
situation désastreuse des populations des quartiers pauvres aux
U.S.A..
Revenons un an avant la
sortie de l’album « Fear of a Blak Planet » ;
nous sommes en 1989, père Bush débute son mandat de
président et l’épidémie de crack continue de faire des ravages
dans le pays. Un jeune réalisateur afro-américain commence à se
faire un nom dans le monde du cinéma : Spike Lee. Le 19
mai 1989 sort en avant première au festival de Cannes l’un de ses
premiers film « phare » : « Do the Right
Thing ». Une comédie dramatique engagée qui dépeint la
vie du quartier populaire de Bedford-Stuyvesant (dit Bed-Stuy) à
Brooklyn où a grandit par exemple Notorious B.I.G.. Il y
analyse donc la difficulté de cohabiter entre différentes
populations en se focalisant sur des personnages précis, mais je ne
vais pas m’étendre sur le film c’est une autre histoire…
Spike Lee souhaite
pour la B.O. de son film un titre qui puisse porter ce dernier, il
demande donc au groupe Public Enemy s’il peut composer une
chanson. C’est donc suite à cette requête que va naitre un des
morceaux les plus importants de la culture Hip-Hop : « Fight
the Power ».
En plus de thèmes et
paroles contestataires, la musique de Public Enemy est
reconnaissable par les productions très denses et fournies de DJ
Terminator X, elles donnent limite mal à la tête… Ici pour le
titre « Fight the Power » le site
www.whosampled.com a relevé pas moins de 21 samples ! Je ne
vais pas tous les citer ça n’aurait aucun intérêt, je vais me
focaliser sur les plus évidents. L’instru est donc essentiellement
construite sur deux samples : la batterie de « Funky
Drummer » de James Brown et la basse de « Hot
Pants Road » de The J.B.’s.
Les textes engagés ne
sont pas la marque de fabrique du groupe ; le formuler de la
sorte reviendrait a minimiser leur engagement. Je dirais plutôt que
c’est l’essence même du groupe et si on se penche sur les
paroles de « Fight the Power » leur revendication
totalement légitime nous saute aux yeux. Il suffit de lire le
troisième couplet de Chuck D pour mesurer l’ampleur de leur colère
et de leur combat , en voici un extrait :
Elvis was a hero to
most
Pour
la plupart, Elvis était un héros
But he never meant shit
to me you see
Mais
pour moi, il n’était rien, tu vois
Straight up racist that
sucker was
Cet
idiot était totalement raciste
Simple and plain
C’est
clair, net et précis
Mother fuck him and
John Wayne
Je
l’emmerde lui et John Wayne
‘Cause I’m Black
and I’m proud
Car
je suis Noir et fière de l’être
I’m ready and hyped
plus I’m amped
Je
suis prêt et même surexcité
Most of my heroes don’t
appear on no stamps
La
plupart de mes héros n’apparaissent sur aucun timbre
Sample a look back you
look and find
En
regardant en arrière, vous verrez
Nothing but rednecks
for 400 years if you check
Qu’il
n’y avait rien à part des pèquenaud pendant 400 ans
Quelques années plus tard
Chuck D modérera ses propos concernant Elvis, en ce
qui concerne John Wayne il est certes un monument du cinéma
mais il était clairement raciste…
Pour finir le clip, qui
est l’un des premiers « grand » clip de l’histoire du
rap, s’ouvre sur des images de la marche des droits civique de 1963
à Washington avec Martin Luther King. On se retrouve ensuite
en 1989 à Brooklyn où Chuck D nous explique que cette marche
n’était qu’un « pétard mouillé » et que le combat
est toujours d’actualité. Les scratch de Terminator X nous
réveillent, une nouvelle marche débute dans les rue de Brooklyn.
Public Enemy et Spike Lee bien encadrés par le S1W,
la sécurité du groupe aux chorégraphies militaires, parcourent
Brooklyn avec une foules monstre derrière eux.
30 ans plus tard ce titre
reste toujours d’actualité malheureusement et je n’ose même pas
imaginer quelle va être la situation des ghettos aux U.S.A. au vu de
la pandémie que nous vivons et qui plus est avec leur président…
En tout cas « Fight
the Power » est devenu un hymne pour toutes les formes
d’oppositions face à une autorité étatique ou non et il est le
classique par excellence de Public Enemy.
Voilà c’était le
Flashback Friday, je vous souhaite un bon week-end malgré le
confinement, bonne écoute et « Fight the Power » !
Rédigé par Romano Wu-Tang
Rédigé par Romano Wu-Tang
Commentaires
Enregistrer un commentaire