[Chronique son] Notorious B.I.G - Notorious Thugs feat Bone-Thugs-N-Harmony


Classique, mythique, ce hit est l'un des nombreux héritages que nous a laissé le grand biggie. Life After Death, un double CD de qualité livré par le rappeur et une collaboration inattendue, celle avec le Bone Thugs. Ce groupe est d'ailleurs le seul a avoir pu collaborer avec 2 Pac, Notorious B.I.G, Big Pun et Eazy-E de leur vivant. Ça s'explique en partie par le fait qu'ils étaient affilés et ont étaient découvert par Eazy (et qui les a signé sur son label Ruthless Records), le beef east / west coast dans les années 90 étaient à son apogée. Eux étant de la Midwest et loin de ce beef, ils ont profités de tout ça, et ils ont donc pu collaborer avec tout le monde. Leur talent n'y est pas bien sur anodin, premier groupe de rap à vraiment mélanger le chant et le rap, ils ont étaient nommés par MTV "meilleur groupe de hip-hop mélodique de tous les temps". Mais le sujet n'est pas ciblé que sur eux, l'essentiel est ailleurs. Le titre est juste la contraction des noms des deux artistes présents ici. Le morceau a était enregistré en 1995 pour sortir définitivement en 1997. Les deux parties étaient alors au top de leur carrière, le rap se portait très bien et le gangsta rap en particulier assez prôné ici par les thugs. L'album s'est très très bien vendu et ce son témoigne de sa qualité.

Biggie et son couplet

Le groupe de la Midwest avait enregistré leur couplets avant ceux de la star de New York, il est resté assis toute la journée dans le studio avant de le faire en une prise. C'est dire qu'en 5 heures, il n'avait rien écrit, il écoutait le beat, il essayé de composer pour tout torcher en une prise. Il a mis du temps pour étudier et maitriser le flow des thugs, car il voulait utiliser un flow similaire au leur, ce qui n'a pas manqué de flatter le crew de Cleveland. J'avais entendus dire à une époque qui lui aurai fallu 6 mois pour se caler sur leur flow... Sa première phrase "Staight up weed, no angel dust" peut contenir plusieurs sous-entendus :
- Il ne veut pas prendre d'angel dust appelé en français la phencyclidine ou PCP est un psychotrope hallucinogène et par conséquent une drogue. Il préfère fumer de la weed.
- Référence à son crew, eux sont purs et forment un bloc contrairement aux Outlawz de 2 Pac qui sont plusieurs personnages.
- Une allusion au "chronic" de Dr. Dre,  qui est le titre de son album mais avant tout une drogue. Cependant ça ne reste que des thèses étant donne que biggie salut Dre dans son livret d'album.


Et après ça on comprend qu'il aime beaucoup l'argent et nous encourage à en amasser un max, car c'est une joie d'en compter. Il était au début des années 90 un dealer qui n'arrivait pas à se faire de nom et des sa signature avec P. Diddy en 92, il est monté et est devenu une star. Il évoque le beef avec Pac tout en passant le message que les médias l'ont voulus et lui aurait préféré éviter. Tout comme on apprend qu'il était un player et un lover à la fois, rappelons qu'il à fréquenté Lil'Kim et Faith Evans. Il continuera sur sa lancée et couvrira le caniveaux de fleurs en se flattant. Il va s'en prendre plusieurs fois à son rival de la West Coast à travers plusieurs rimes très fines qui ne sont jamais explicites mais assez précises pour suivre la trajectoire du tir. Malgré qu'il a eu un différent avec Raekwon & Ghostface Killah (Wu Tang Clan), il en place une pour Method Man (Wu Tang Clan), le seul membre du Wu qui a posé sur le premier album de biggie smalls. Malgré qu'il consomme de la drogue, il nous met en garde car on peut tomber accro sans s'en rendre compte. Et il vaut mieux se la faire soi même car au moins on sait de quoi elle est composé, tout comme bien choisir sa femme avant de s'engager. On sait pas réellement de quoi elle est faite.

Il fini son couplet en disant : " Who's the killer : me or you? ". Il a parlé tout le long du couplet de drogues, de vices, de femmes et autres et demande en gros qui est le fautif dans tout ça ? Vous (les problèmes, la société, les médias...) ou moi ? Est ce sa faute si il a vécu une "notorious life" entre crimes, femmes, drogues et richesses ? On peut aussi y voir un diss contre Rae qui a samplé "The killer" sur son classique Only Bulit 4 Cuban Linx.

Et les Bone Thugs débarque en bon uniforme


C'est Bizzy Bone et sa voix très particulière, le plus reconnaissable qui déploie le premier ses talents. Le nom Lil' Ripsta qu'on entend rappé et l'un de ses surnoms, il a choisi ce nom par ce que ça signifie gangster qui t'offre un "rest in peace". Il mentionne aussi les Mo Thugs' qui sont un collectif de Cleveland dans l'Ohio formé par les Bone Thugs-N-Harmony. Leur logo est une pyramide avec un poing fermé, la pyramide représente la longévité et le poing pour la victoire. Ensemble ils ont sortis 4 albums mais aucun n'est réellement mémorable malgré les talents réunis. Selon lui, les mots qui sortent de sa langue peuvent être dangereux ou porteurs de bonnes choses. Ils peuvent t'enfoncer et te mener à ta perte ou te sortir de ta galère et te ramener vers la lumière. Concernant les rappeurs, ils peuvent prendre des conseils de lui ou se faire lyncher par ses mots virulents. Vu que le morceau lave beaucoup de linge salle, il en profite pour attaquer Three 6 Mafia qui les avait clashé à travers un diss mémorable (Live By Yo Rep). Il fait des références à la bible à travers son couplet, il demande aussi aux porteurs de gilet pare-balle de les ouvrir et de montrer ce qu'ils ont dans leur ventre. Des leur naissance, il donne la bible aux nouveaux nées et leur enseigne la vie à sa façon pour renforcer son armée.

Krayzie Bone prend le relai avec une continuité dans le flow qui s'enchaine parfaitement sur l'instrumental. Il encourage aussi à faire le thug, pas de sous, alors va braquer. Et de préférence avec un canon scié car c'est plus simple à dissimuler mais on perd en précision, ce qui est égal mais vu qu'il a commis déjà un crime, il peut tout se permettre. Lui aussi insère l'un de ses surnoms : Leatherface, qui est le nom d'un tueur en série qui vivait dans l'état du Wisconsin dans le Midwest, le film "Massacre à la tronçonneuse" relate son histoire particulièrement inhumaine. Il n'est pas pour le crime et le braquage, ça lui parait même compliqué donc il doit bien fumer pour s'apaiser et réfléchir avant. Une autre méthode est de vendre de la fausse drogue, de faire croire à certains naïfs que c'est de la vrai et de se faire de l'argent sur leur compte. Si ils se rendent compte de la supercherie, il a de quoi les accueillir. Il remercie aussi l'alcool qui lui permet de rentrer dans un autre état et s'accorder ses vices. Il se dit vraiment faucher et c'est ouf de vouloir fumer mais de ne pas avoir de quoi le faire. Il sait pertinemment qu'il faut absolument de l'argent dans cette société et que dealer ou vendre de fausses drogues dans le but d'en avoir n'est pas mauvais pour lui.

Après une pause refrain, le dernier rappeur Layzie Bone entame le dernier et quatrième couplet du morceau. Son surnom à lui c'est Little Lay qui balance d'entrée de jeu dans le morceau. Il se réfère à son tour au monde de la bible et du diable qui lui parle dans son esprit... lui sommant de commettre un crime. Il accepte mais veut fumer avant car sinon il ne sera pas en condition mais faut éviter les hommes bleus qui eux sont bien réels. Il placera encore un pseudonyme : #1 Assassin. Son couplet n'est pas aussi intense que les autres du fait qu'il soit plus court et moins concentré en contenu. Il finira en répétant "red, rum" qui en fait "murder" à l'envers qui veut dire meurtre.

On pense que beaucoup de rappeurs ont repris des phrases de ce morceau qui d'ailleurs apparaitra dans des B.O et ses best of. C'est mon morceau préféré du rappeur et l'un des meilleurs que j'ai entendus. Les textes ne sont pas ce qu'il faut retenir mais la qualité elle, est bien présente.

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