It's a Long Beach Thang : Lil' 1/2 Dead (Lil' Half Dead)

 

 

De toute évidence, Los Angeles a fourni un bon nombre de classiques et d'artistes. Je voudrais faire un arrêt autour d'un point emblématique de la ville : Long Beach. J'ai déjà évoqué cette ville dans mes articles, mais que sait-on en vrai. Situé dans le comté de Los Angeles, à 30 Km sous la ville des Anges, elle est également la ville la plus peuplée du comté et la 5ème de Californie. Passons l'éponge pour un cours géopolitique, le rap y est tellement présent qu'il me faudra plusieurs articles pour en parler. Nous allons donc zoomer sur certains artistes phares de la ville qui mérite plus d'attention. C'est ce que je vous propose.

 

Lil Half Dead / Lil' ½ Dead - L'homme des classiques

 

J'ai toujours entendu dire que son nom venait du fait qu'il avait perdu son frère et qu'une partie de lui est morte ce jour-là. D'où son nom à "demi mort", ce qui a du sens. J'apprends entre-temps que son nom est inspiré du personnage "Half Dead" du film "Penitentiary" sortit en 1979. Je n'ai jamais vu ce film, donc je ne peux rien dire dessus. Une chose est sûre, il est le cousin de Nate Dogg et il a fait partie du 213 Crew avec son cousin, Snoop Dogg & Warren G à leurs débuts. Il s'est fait un nom en 1992/93 en participant à la tournée pour l'album "The Chronic" de Dr. Dre. Surfant sur la vague inaugurée par ce dernier en 1992, suivi de "Doggystyle" en 1993 et "Regulate... G-funk Era" de Warren G en 1994. Il se lance en solo pour un album purement G-Funk "The Dead Has Arisen". L'album a fait un bon score dans les charts, il a une reconnaissance assez importante dans le milieu mais n'a pas pu s'imposer comme les albums précédemment cités malgré sa qualité

 

 


À titre personnel, je trouve l'album moins bon que celui qui suivra qui est un véritable classique. Il y a d'excellents morceaux tels que : Had to Be a Hustler, 12 Pacofdoja, Stz'll Got It, That Dope Nigga 1/2 Dead, Eastside, Westside... Je trouve que l'album manque de variété et manque de réels singles, de morceaux qui sortent du lot. Il est épaulé au micro par Tha Chill (Compton Most Wanted), AMG, Hostyle (Chaos & Quictamac) et X-Con

 

 

 


Steel On A Mission - L'album ultime ? 

 

Le 21 mai 1996 sur Priority Records cet album qui en marquera plus d'un. Si l'équipe de production et les conditions d'enregistrement restent assez identiques, il faut noter une chose. La production est quasiment délégué à Damon "Twin" Rose (pistes : 1, 6, 8, 10) et Kenneth "K-Phlx" Manning (pistes : 2, 3, 4, 7, 9). Présents sur le premier album, ici, ils exploitent la totalité des pistes. Les producteurs du premier album, malgré leur honorable travail sont relégués au second plan. Les productions sont quasiment parfaites. Il y a 10 morceaux, aucun n'est à jeter, on jongle entre le très bon et l'excellent. On peut clairement dire qu'il avait posé les bases avec le premier album, commencé un voyage dans son monde et il est venu l'achever.

C'est simple, il y a 45 minutes de musique et dès la première seconde, on monte dans sa ride pour faire une virée qui démarre à Long Beach et fait le tour de la Californie. Les sirènes si typiques du style, les kits de drums et les basses font la loi. La seule consigne est de laisser couler ce succulent mélange durant la soirée, en fond sonore dans une soirée tout le monde est venu s'amuser. L'album qui n'a pas besoin de convaincre, tu l'écoutes devant chez toi avec ton pote et un poste au pied, la musique fera le travail. La grande force de cet artiste est qu'il sait chanter, il le fait d'ailleurs très bien, aujourd'hui, ses featurings tournent plus principalement autour de cette qualité. On le sait, dans la G-Funk, l’élément qui fera la différence c'est le refrain ! Tu peux tout avoir mais si le refrain est naze, le son se fait rapidement oublier. Il ne se bat pas pour avoir tel ou tel chanteur sur son morceau, il le fait lui-même. Les invités sont quasiment les mêmes que sur l'album précédent

 

 

L'album est principalement porté par le hit "Southern Girl" qui demeure à ce jour l'un de ses plus gros succès et l'un des morceaux les plus réussis. Pour ma part, je ne me lasserai jamais de jouer "Still Rollin'" qui est la définition même de la G-Funk au même titre que "Come Tate A. Ride" de CJ Mac. Les sons qu'on distingue à travers la piste audio sont tout simplement bluffant. Clairement, ça rappelle du Dr. Dre, tout est lissé, propre, il n'y a pas de couche de trop qui amène une saturation. L'harmonie entre le beat (pourtant simple en apparence) couplé à une sirène que beaucoup ont tenté de rejouer est bluffant. On y distingue une sorte de flute qui donne ce trait de sons longs et aigus (Leeds). Quictamac (Quick Ta Mac) y va également de son couplet et régale la foule. C'est un véritable coup de cœur et c'est le morceau à mon sens, qui a le moins vieilli

 

 

L'autre tuerie interstellaire c'est "Cavvy Sounds" qui semble avoir plusieurs années d'avance sur son temps tant il est réussi. Ici il n'est pas question de sirène ou autres mais d'un gros synthé, des grosses basses et quelque chose qui résonne fort. Le tout est accompagné d'un piano avec un rythme plus rapide et qui se superpose parfaitement dessus. Ce qui donne cette impression de morceau lent, parfait pour se détendre mais très rythmé à la fois. C'est un vrai régal pour les oreilles, et en plus du couplet de Chaos et de la rappeuse "Baby Girl", il y a du monde... au refrain. Voix additionnelles : Tha Commander, Kellie Styles, Lil 1/2 Dead, Lisa McFarlane, Magruff, Ms. B. Havin, Tiffany Mullina and Tracy Kendrick.  
 
Pourtant, c'est tellement harmonieux et bien mixé qu'on n'y voit que de feu. Ce morceau conclut parfaitement l'album et reflète bien l'ambiance du projet : à la fois festive et chill. Le mix parfait. On notera également l'utilisation du talkbox qui est très utilisé dans ce style de rap. Le terme "Cavvy" fait référence à une drogue (pas une en particulière) de qualité inouïe, un mot d'argot utilisé en Californie et dans la Bay Area. Il a ensuite était repris pour désigner les morceaux (instrumental) de rap qui déchirent. 

L'album n'est pas long et ne comporte aucun point mort, ce qui lui donne aussi tout son charme, l'année 1996 est une année importante dans le rap notamment sur la côte ouest. Nous allons le voir à travers les différents dossiers que je vais vous proposer sur ce blog. Je pense avoir fait le tour de ce bijou. La suite ?

 

 


Dead Serious - Un retour inattendu


Je n'en attendais évidemment pas grand-chose, pour la bonne et simple raison, que c'est rare qu'un artiste fasse une telle transition. Beaucoup d'artistes n'arrivent pas à changer de période dans le rap et reste coincé à leur époque. D'autres comme Rakim le font parfaitement (Old School ==> New school) mais d'autres n'y arrivent pas. Et souvent, ceux qui ont connu le succès dans les années '90, ont du mal à continuer après une longue pause. Ceux qui font un son particulier ont également du mal.  

Lui n'y échappe pas. Sa voix a logiquement changé, le public est moins demandeur, les codes changent et il s'écoute comme s'il fallait redécouvrir un nouvel artiste. Il y aura toujours les nostalgiques qui vont défendre l'album bec et ongles, j'essaye de faire la part des choses. L'album n'est pas mauvais dans l'absolu et il propose de la musique plus qu'appréciable mais rien de bien marquant. Et je dirai encore plus quand on sait ce que l'artiste a pu délivrer à son meilleur niveau. Ajoutons à cela, que d'autres font mieux par ce qu'ils sont dans leur "époque" et qu'ils n'ont rien lâché.

 

 


L'un des principaux artisans du projet se nomme Moe Z MD, il a également produit pour 2Pac, Big Prodeje (South Central Cartel, OG Domino... Il est très présent à tous les niveaux sur le projet. Ce qu'il propose est loin d’être déplaisant mais aucun morceau n'a un réel potentiel pour prétendre une place auprès des titres en rotation radio. Hormis RBX & Kokane, le reste des invités sont des noms seulement connus de Lil' 1/2 Dead, ce qui est étonnant. Vu ses connexions et ses précédentes collaborations : Kurupt, Snoop Dogg, Bad Azz, Tha Eastsidaz, Mc Eiht... On ne retrouve aucune grosse tête d'affiche.  

Alors le côté chill / relax est toujours présent, pas étonnant non plus puisqu'il est considéré (aux côtés de Snoop Dogg et Warren G) comme le rappeur qui a inauguré le style. Mais on ne sent pas de réelle ambition, on dirait qu'il s'est juste motivé pour nous pondre un truc et dire qu'il est toujours vivant.

Je n'ai vraiment entendu parler de lui ensuite hormis des feats et autres, aucun projet d'envergure n'a vu le jour. Qui sait ? Peut-être nous surprendra-t-il 10 ans plus tard comme il l'a fait auparavant ?  Le seul indice est son Facebook où il a dit que son travail n'était pas encore achevé...



Discographie :

1994 - The Dead Has Arisen

1996 - Steel On A Mission

2012 - Dead Serious

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

[Chronique son] Eminem - 'Till I Collapse feat Nate Dogg

[Chronique Son] Shurik'n - La Lettre

Nouveau site : hiphopsansfrontieres.com