[Flashback Friday] Pino d'Angio - Ma Quale Idea & Ménélik - Quelle Aventure



Nous sommes vendredi, le week-end approche, prenez place c’est l’heure du « Flashback Friday ».

Au programme d’aujourd’hui : nous allons voyager entre l’Italie, la France et l’Allemagne, et à travers les années 80 et 90. Sacré programme…

1981, le Pape Jean Paull II survit à une tentative d’assassinat, Bernard Hinault remporte son 3ème tour de France et l’Europe entière danse sur ce qui est sûrement le premier rap / funk d’Europe : « Ma quale idea » de Pino d’Angio.

Pino d’Angio, de son vrai nom Giuseppe Chierchia, est un chanteur italien né en 1952 à Pompéi. Il passe sa jeunesse entre les U.S.A. et le Canada, et débute sa carrière de chanteur en se produisant dans des cabarets. Il se fait repérer par un producteur qui lui propose d’enregistrer un album. Après une première chanson « E libero, scusi ? », qui ne trouve pas son public. Il sort son premier album « Balla !», dont est extrait son plus grand succès « Ma quale idea ».

Pino d’Angio va réussir un véritable tour de force. Il truste les charts européen avec une chanson italienne, qui se trouve être également un rap, un style musicale totalement inconnu en Europe à cette époque. Tous les ingrédients sont réunis pour ce triomphe : le charisme naturel, la voix grave et bouillonnante de Pino d’Angio, et la ligne de basse utilisée pour l’instru. Concernant cette dernière, elle est largement inspirée (samplée) d’un titre disco / funk du duo Mc Fadden & Whitehead : « Ain’t no stoppin’ us now ». Ce cocktail explosif est parfait pour les paroles du chanteur / rappeur, qui nous raconte une cession de drague assez imagée et comique en discothèque.

Ce hit va faire chauffer tous les dancefloors d’Europe, se classant numéro un en  Italie, France, Espagne, Allemagne, Argentine, Royaume-Uni et Belgique. Plus de douze millions de singles vont s’écouler dans le monde.


14 ans plus tard… Direction la France, et l’année 1995 où un jeune rappeur nommé Ménélik ambiance la France, avec son tube « Quelle Aventure ».

Ménélik, de son vrai nom Albert Tjamag, est un rappeur franco-camerounais né le 10 septembre 1970 à Yaoundé au Cameroun. En 1990, il fait une rencontre déterminante dans sa carrière musicale, celle de MC Solaar. Les deux rappeurs deviennent amis sur les bancs de l’Université Paris VIII. MC Solaar propose donc à son compère d’intégrer son collectif : le Posse 501. La carrière de Ménélik est lancée. Il participe à la compilation de Jimmy Jay (DJ du collectif) et sort son premier album en 1995 : « Phénoménélik ».

Un projet très frais aux sonorités jazzy et funky, notamment avec le single : « Quelle Aventure ». Ce dernier est le fruit d’une collaboration franco-allemande. En effet, Ménélik travaille avec un groupe d’acid-jazz allemand : No Sé. De cette association va donc naître le tube très funky « Quelle aventure », qui enflamme l’année 1995. La qualité de son album est tel qu’il gagne une « Victoire de la Musique » en 1996, pour la catégorie « Artiste révélation de l’année ».

Construit sur le même sample que « Ma quale idea », la musique de Ménélik à un côté Hip-Hop et rap beaucoup plus marqué. Logique vous me direz… Nous sommes en 1995 (une des plus belles années du rap), le rap prend de plus en plus d’ampleur, et Ménélik est un véritable rappeur. Il est intéressant de remarquer l’apport de samples vocaux, typiques des productions rap des années 90 à base de sample. On peut donc reconnaître les voix de Biz Markie (célèbre rappeur et beatboxer) et du groupe funk The Meters. A noter aussi, l’ajout de synthés aigus qui donne une touche très West Coast (G-Funk) et qui renforce l’aspect festif du morceau. Sur ce « beat » funky à souhait, Ménélik délivre un message positif comme dans la plus pure tradition Hip-Hop (Quelle aventure en effet de faire éclore une langue Quand d’autres s’enterrent dans l’optique du gang).


14 années séparent les deux musiques. Les producteurs allemands No Sé ont su donner un nouveau souffle au sample utilisé initialement sur « Ma quale idea ». Nous avons donc deux artistes complètements opposés, issus de deux décennies tout aussi différentes, qui avec une même ligne de basse engendre un résultat similaire tant sur les émotions que sur le succès commercial. Une preuve de l’universalité de la musique, surtout quand elle est faite avec passion... C’était un double « Flashback Friday ». En attendant la ré-ouverture des boites, vous pouvez réviser vos meilleurs pas de danses avec ces deux titres parfaits pour se déhancher. Bon week-end et à vendredi prochain !


Rédigé par Romano Wu-Tang


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