[Chronique son] Lost Boyz - Renee
Petit article sur le groupe Lost Boyz composé de Mr. Cheeks, Freaky Tah,
Pretty Lou et DJ Spigg Nice. Ils sont originaire du Queens à New York.
Ils ont sortis 3 albums entre 1996 et 1999, Freaky Tah s'est fait tué et
cela a sonné la fin du groupe. Le Dj finira
plus tard en prison (il y est toujours) et seul Mr. Cheeks a continue
en solo en proposant de la qualité.
Leur premier album Legal Drug Money voit le jour en 1996 et contient le
single Renee qui figurera dans Spoof Movie et ce sera le début du
succès pour ce groupe. Intéressons nous maintenant à ce morceau.
Il parle d'une histoire d'amour qui met en scène une fille nommée "Renee"
qui meurt injustement. Ça met en avant les problèmes qui sévissent dans
le ghetto et lié à l'environnement dans lequel on évolue. C'est le son
le plus connu du groupe et le mieux placé
commercialement.
Le sample provient du morceau "Funny How Time Flies (When You’re Having Fun)" de Janet Jackson.
Le sample provient du morceau "Funny How Time Flies (When You’re Having Fun)" de Janet Jackson.
Le premier rappeur ouvre de suite le morceau en nous indiquant qu'il
rencontre une fille sur le chemin du retour de John Jay. Interrogeons
Wikipédia :
"Le collège de justice pénale John Jay est un collège public axé sur la
justice pénale situé à New York. Il s'agit d'un collège de la City
University of New York. John Jay a été fondé en tant que seul collège
d'arts libéraux aux États-Unis axé sur la justice
pénale et la médecine légale."
Ni de une, ni de deux, il lui tape et demande "Excuse me miss, but can I get your name ?" et elle répond "Mon nom est Renee".
Il avait visiblement un tas de choses à lui dire, alors il suggère de
l'accompagner jusqu'au transport en commun qu'elle doit prendre, elle
accepte. Il a pris de quoi boire et manger sur la route pour se mettre à
l'aise et ainsi acheter un peu d'attention.
Elle lui dit qu'elle étudie le droit et la loi car elle veut devenir
avocate. Lui se décrit non pas comme un rappeur mais comme un "writer",
qui a plus de valeur que le rappeur, ça se rapproche d'écrivain, poète.
Sur la route elle sort de quoi rouler, il la rassure en lui disant qu'il
fume aussi mais plutôt des "Philly blunts" qui sont des cigares et donc
plus long à fumer, c'est mieux pour partager. Mais c'est plus la
combinaison cigare + marijuana qui est présenté
ici. Elle pensait que c'était pas top et pour les loosers mais ce n'est
pas le cas. Il n'a pas le temps ici mais si l'occasion le permettra, il
la fera fumer.
Clap ! Refrain !
Un amour de ghetto, un amour dans un lieu précaire, dangereux et qui se
nourrit principalement de son environnement. Ça ne peut donc que finir
mal pour eux. Il se répète chaque jour pourquoi son amour a du mourir
ainsi ? Il utilise également le terme "ghetto
princess" qui est très paradoxale car c'est une princesse qui vit dans
un endroit pauvre et mal fréquenté ? Tout le contraire de la princesse
que l'on connait. Ce qu'il faut retenir c'est le fait que pour lui,
malgré l'environnement hostile dans lequel ils
évoluent, cette femme est sa princesse, celle qui s'élève au dessus de
tout cela. Celle qui n'est pas éclaboussée. L'histoire d'amour annonce
dès le refrain sa tragique fin...
Le couplet 2 arrive, le temps passe et il se retrouve dans le train tous
les deux. Donc bien plus loin que prévu, bon signe ? Il devient très
précis sur la phrase qu'il suit :
"Got off the train about 6:34"
Pour quelles raisons ? On en voit deux :
- C'est généralement la police qui donne l'heure exact des décès, alors
peut être qu'il nous met en garde à son tour qu'un crime va être commis
- Ou alors sa vie est tellement chamboulé et habitué aux crimes que
c'est devenu un automatisme. C'est devenu instinctif pour lui de parler
d'heure précise car les crimes sont si fréquents qu'il en a adopté la
langage utilisé par les professionnels.
Ils s’arrentent dans un magasin de nourriture pour chien car elle
n'était pas sur d'avoir encore de la nourriture pour le sien. Ils
arrivent ensuite chez elle, elle allume la chambre et là il voit deux
magazines afro-américains :
Essence qui est un magazine de mode et Right On sur la pop culture. Et
surtout une belle collection d'albums et il comprend qu'elle a du gout
et de la thune. Ce qui lui fait dire c'est aussi le fait qu'elle a un
canapé de qualité, en cuir s'il vous plait.
Elle lui dit de faire sa vie, elle va nourrir le chien, il lui répond qu'il va rouler. Elle revient en tenue décontracté, il fume au balcon, il parle, il regarde Manhattan. Ils se sont collés l'un à l'autre... fumer un bédot avant et après mangé. Elle a mit de la lumière tamisée et Jodeci dans la sono et il s'est dit puisque nous en sommes là... Refrain svp !
Elle lui dit de faire sa vie, elle va nourrir le chien, il lui répond qu'il va rouler. Elle revient en tenue décontracté, il fume au balcon, il parle, il regarde Manhattan. Ils se sont collés l'un à l'autre... fumer un bédot avant et après mangé. Elle a mit de la lumière tamisée et Jodeci dans la sono et il s'est dit puisque nous en sommes là... Refrain svp !
Chute !
Il se relève le lendemain dans un matelas gonflable qu'il n'avait encore
jamais mentionné. On suppose que la nuit était d'enfer et ça donne un
coté "waw c'était ouf ! Je ne me souviens de rien !". Il ne la voit pas
mais voit une lettre indiquant qu'elle sera
de retour vers 14h et qu'il dormait tellement profondément qu'elle n'a
pas voulu le déranger. Il se lève, se sape et fume. Ils se recontactent
par téléphone et décide de rester ensemble réellement. Il sent qu'il y a
un truc car avec elle c'est dîner aux chandelles,
moments romantiques... comparé aux autres meufs pour qui il ne faisait
rien.
Il été cette fois véritablement amoureux, ils avaient un code pour se
contacter et du coup savait que c'était elle par SMS, visiblement la
belle-mère connaissait aussi le code. Elle lui envoi donc un message en
lui disant que sa fille s'est fait refroidir.
Elle lui dit de la rejoindre à l’hôpital de Manhattan. Il cesse toute
activité et s'exécute direct. Il devient fou, il ne pense à rien a part
rejoindre l’hôpital. Pied au plancher, rien à foutre de l'état, il fume
des joints et continue sa folle virée pour
rejoindre sa bien aimée le plus rapidement possible. A son arrivée, on
lui annonce sa mort.
Plus rien à faire, il va exécuter un rituel qui se pratique dans les
ghettos, vider sa bière en son nom... son amour est parti, voici comment
il pleure...
Considéré comme l'un des plus touchants storytelling du hip hop tant il est triste ce morceau.
Considéré comme l'un des plus touchants storytelling du hip hop tant il est triste ce morceau.
Commentaires
Enregistrer un commentaire